Le village

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Cela fait plusieurs heures maintenant que nous marchons en direction d'Harenae. Notre dernière conversation s'est terminée sans un mot. L'un des héritiers de Damhor à Sedith. Comment se fait-il qui était ici ? Pourquoi était-il là ? La dernière grande guerre entre nos royaumes a été des plus sanglante, des deux côtés mais aussi pour le peuple des faes. Damhor perché sur son volcan n'a plus eu de contacts avec les autres royaumes depuis cette guerre. Ils vivent en auto-suffisance par eux même, même si je doute qu'ils mangent à leur fin. Il reste toujours des prisonniers de Sedith quelque part là—bas, torturés ou morts. Je trouve les habitants d'Harenae comme des sauvages, mais ils sont bien moins pires que Damhor, encore heureux qu'ils restent reclus, pour le moment. Etrangement Adelio n'a pas cherché à m'obliger à retourner à Sedith, il se contente simplement de me suivre là où le vais.

— Tu peux rentrer et dire que je ne veux plus de ta protection maintenant que l'assassin est mort, dis-je en caressant l'encolure d'Arion.

Son cheval est bien moins rapide que le mien, je me demande de quel élevage il peut provenir.

— Le roi ne me retira pas ma mission en sachant que tu es partie seule hors du royaume. Il m'exécutera pour t'avoir abandonné.

— Il faut que je te fasse un écrit pour que ma mère confirme que ce sont mes mots ?

Ma jambe me brûle de plus en plus, infection doit se propager. Je n'ose même pas descendre de mon cheval au risque de ne plus pouvoir remonter dessus.

— Le roi m'exécutera quand même.

Le roi de Sedith est plutôt considéré comme clément pour ce qui ne ressort pas du meurtre. Je ne pense pas qu'il exécuterait un chevalier pour si peu, ma vie n'a pas tant que ça de valeur.

— Pourquoi es-tu devenu chevalier ? Le questionne ai-je pour continuer la conversation.

Il est bloqué avec moi pour un moment, autant essayer que ce voyage soit le moins désagréable possible.

— On m'a obligé.

On n'oblige personne à être chevalier. C'est un privilège même d'être nommé comme tel. La plupart resteront comme soldat jusqu'à leur mort.

— Qui t'as obligé ?

— Je suis vraiment obligé de répondre à cet interrogatoire ?

Bon, la conversation ne sera pas aussi agréable que prévue, tant pis. On restera dans le silence jusqu'à mon retour à Sedith, ça risque d'être très long. Heureusement que Arion est là pour me soutenir peu importe le moment. Nous continuons de marcher un moment avant de tomber sur un village.

— Je croyais qu'ils n'y avaient personne en dehors des royaumes, que c'était bien trop dangereux, m'exclame ai-je.

— Tu y croyais vraiment ? Me répond -il en me toisant.

Bien sûr que je le croyais, c'est ce que tout le monde raconte à Sedith. Que les chances de survies sont très faibles en dehors des royaumes entre les créatures et les hommes mal attentionnés qui sont de passage d'un royaume à un autre. Nous nous rapprochons petit à petit sur le chemin principal du village. Quelques regards interrogateurs de posent sur nous, mais ils retournent rapidement à leurs activités. Heureusement que je porte toujours ce pantalon trop large et cette chemise pleine de terre et de sang. Adelio quant à lui, porte une cape par-dessus ce que j'imagine, une armure noire. Elle semble être assez prêt du corps, rien à voir avec les grosses armures que peuvent porter les autres chevaliers, qui sont souvent argentés. Je remarque qu'il porte sa main à ma dague qu'il ne me rend toujours pas. Je jette un coup d'œil autour de nous, et remarque qu'un groupe de trois hommes nous fixe. Nous passons devant eux sans un mot, et Adelio relâche ma dague, et replace sa cape pour cacher son armure.

Screaming HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant