Chapitre n°4 : Bousculer - C

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PDV : ???

Elle me regarde. Je la regarde. Elle a arrêté de bouger pour m'analyser, mais je sens toujours la panique en elle. Je le vois. 

Alors, je fais de même. Je l'observe. Je l'ai déjà vu en photo, mais jamais d'aussi près et aussi clairement. Elle est légèrement plus petite que moi, sûrement dans le mètre soixante-dix, ses longs cheveux châtains encadrent son visage d'une blancheur affolante. 

Mais, ce qui me perturbe le plus, ce sont ses yeux. Ses yeux. Sur les photos, ils n'étaient pas aussi voyants et je n'avais pas prêté d'attention particulière à leurs couleurs. Mais, là, ils m'intriguent, ils ne sont pas d'une couleur habituelle, ça en est captivant.

Je me reconcentre sur mon objectif, je ne dois pas me laisser distraire par des futilités. Je ne peux pas. Alors après l'avoir laissé m'analyser encore quelques secondes. Je lui dis avec un léger sourire joueur en inclinant la tête :

Ne te gêne surtout pas, pequeña hada ! (petite fée)

Elle revient à elle et se décale précipitamment sur le côté. Sa réaction me fait sourire de plus belle. Elle est complètement paniquée, elle essaye de le cacher, mais ça se voit dans ses yeux.

Je sens que je vais bien m'amuser finalement.

Je pars avant qu'elle n'ait le temps de se retourner. Je dois rejoindre mon paternel pour lui faire mon compte rendu de la semaine. Une fois sortie de cette foutue bibliothèque. Je me dirige vers ma voiture stationnée sur le parking de la BU. Une fois le moteur en marche, j'accélère en direction de la maison familiale.

J'arrête la voiture devant. Je lance mes clefs au gardien en lui demandant poliment de me la mettre prête à partir. Riche, mais pas au moins de dénigrer le personnel.

Je monte les marches du perron puis entre dans le hall de maison. Je ne perds pas plus de temps et monte directement dans le bureau de mon père.

Bonjour mon fils, comment vas-tu ? Me demande-t-il une fois dans son bureau.

On s'en fout, je ne suis pas là pour les formalités. Je viens pour la gamine. Répondis-je pour en finir le plus vite possible.

Eh bien, soit, dis-moi tout alors.

- Il n'y a rien à signaler pour l'instant. Elle vit chez sa mère comme il était indiqué dans son dossier, celle-ci d'ailleurs est partie en formation, mais elle rentre ce soir. À part ça, elle a une vie plutôt lambda, elle va souvent à la bibliothèque, pour mon plus grand plaisir. Dis-je ironiquement. Sinon, elle passe le plus clair de son temps à l'université, chez elle ou avec son amie.

Cette fille a vraiment une vie ennuyeuse à mourir. J'ai beau avoir fait des recherches, il n'y a absolument rien d'intéressant à savoir sur elle. 

Pas de casier judiciaire, ce qui n'est pas très étonnant, elle ne fume pas, elle ne boit pas, elle ne sort que très rarement, elle reste souvent seule, elle aime visiblement lire et pour une raison qui m'échappe encore, elle semble rapidement paniquée lorsqu'on l'approche. Du moins quand il s'agit d'un homme. Surement la seule chose un peu croustillante à son sujet.

- Très bien ! Et son amie, c'est qui ?

Vincenza Maria Castelli, née le 12 novembre 2002, d'origine Franco-italienne par son père Emilio Malachia Castelli, cuisinier dans un restaurant italien aux abords de la ville. Sa mère Abigaïl Maria Constantin décède il y a huit ans lors d'un accident de voiture. Elle est en deuxième année de licence en gestion dans la même université et elle est la seule amie de notre chère petite. Annonçais-je à mon père après ça demande.

Au travers du miroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant