VII. Otage chez les Kuran

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Contrainte de suivre le dirigeant des Park, j'avais dû pénétrer dans l'antre des serpents. Sachant pertinemment qu'on n'échappait pas un Gratifié, je n'avais eu d'autre choix que de me faire violence et de le suivre.

Jonas, les mains dans ses poches, marchait d'un pas décontracté à côté de moi. Après sa petite démonstration dans la voiture, il savait que je n'étais pas suffisamment inconsciente pour tenter à nouveau quelque chose.

- Tu en as mis du temps. Prononça le dirigeant des Wade d'un ton presque suspicieux alors que nous rentrions dans la pièce.

Jonas ne lui lança pas même une œillade, affichant une mine peu concernée. Se contentant simplement de se diriger vers l'un des canapés en cuir, situé au centre de la pièce, et de s'y installer avec une désinvolture irritante. L'air de la pièce était lourd, sûrement dû à la pression qu'exerçait chacune de leur aura. Bien que je sois habituée à supporter ce genre de désagrément, ça me demandait une énergie considérable avec eux. D'autant plus que, compte tenu de la situation, tout mon corps se tenait en hypervigilance.

Alors que je m'efforçais de maintenir une façade impassible, le dirigeant des Wade se leva de son fauteuil, déployant son imposante stature jusqu'à moi. Sa main, recouverte de tatouages, encercla ma mâchoire avec fermeté, tandis que son regard d'un vert sombre pesait sur moi, comme s'il cherchait à sonder mes pensées les plus intimes.

- Alors dis-moi, comment se fait-il que tu dégages la même chose que Storm ? questionna-t-il d'un ton incisif.

- A-Allez au diable. Articulais-je encore emprisonnée par sa main.

Contrairement à l'attitude désinvolte dont faisait preuve le dirigeant des Park, Caleb Wade dégageait une aura bien différente. Son visage était fermé, ses traits figés dans une expression sévère. Et exactement comme je l'avais vu plus tôt pendant la réunion, la lueur dans ses yeux semblait réprimer quelque chose de sombre. Une fureur semblable à un brasier brûlait sous sa surface calme.

Mon téléphone se mit soudainement à vibrer dans ma poche, interrompant la chaleur anormalement croissante de la prise du gratifié face à moi. Tout en continuant de maintenir sa prise, il attrapa de son autre main ce dernier et jeta un coup d'œil à l'écran. Son regard se braqua à nouveau sur moi, alors qu'il portait mon téléphone à son oreille.

- Shiki, tu tombes à pique. prononça-t-il.

Il y eut un moment de silence. La tension dans la pièce monta encore d'un cran tandis que Caleb écoutait son interlocuteur. Ses yeux n'avaient pas quitté les miens, et cette sensation m'était tous mes sens en alerte.

- Elle est un peu occupée pour l'instant. Reprit-il, le regard toujours centré sur mon visage. Je crois qu'il y a quelques points que tu as omis de nous mentionner concernant l'adoption de votre petite humaine.

Le deuxième silence fut moins long que le précédent. La voix de mon frère résonna à travers le téléphone, mais je n'était pas suffisamment proche pour l'entendre clairement. Il ne fallut pas longtemps pour que les coins de ses lèvres s'abaissent, affichant une moue dubitative.

- Vraiment ? Et comment comptes-tu expliquer ça au reste des familles ? À ta place, je réfléchirais à deux fois, les Allister ont bien plus à perdre.

Je ne sais pas ce que Shiki lui répondit à cet instant, mais l'expression du Wade changea.

- Vous n'êtes pas les seuls concernés, elle restera avec nous. Nos amitiés à ton substitut. Prononça-t-il d'un ton tranchant avant de couper l'appel.

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