Apprends-moi à m'aimer

Chapitre 2

Des coups de feu réveillèrent Roxane en sursaut. Son cœur battait la chamade alors qu'elle cherchait à comprendre d'où provenait ce bruit. Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'elle ne réalise que c'était le son d'un film qui passait à la télé. Elle se passa une main sur le visage, essayant de dissiper la confusion et la fatigue. Combien de temps avait-elle dormi ?

Elle n'avait même pas remarqué qu'elle était aussi épuisée. Son regard se porta sur son téléphone. Vingt-deux heures. Elle réalisa qu'elle n'avait rien mangé. Mais la fatigue pesait trop lourdement sur elle pour qu'elle se motive à préparer quoi que ce soit.

La porte de sa chambre se trouvait à gauche du canapé et la porte de la salle de bain sur le même pan de mur. Elle réfléchit quelques instants, essayant d'émerger assez pour bouger. Son estomac grogna, mais la lassitude l'emportait sur la faim. Elle se leva enfin, ses mouvements lourds et hésitants.

En traversant le salon, elle sentit ses jambes protester, des douleurs lancinantes la faisant grimacer. Chaque pas semblait un effort monumental. Elle atteignit enfin la salle de bain, se changea lentement et se brossa les dents. L'eau froide contre son visage lui apporta une brève sensation de réveil. Une fois prête, elle se dirigea vers sa chambre, chaque pas la rapprochant un peu plus du soulagement de son lit.

Roxane se coucha enfin, espérant que le sommeil viendrait rapidement et lui apporterait un peu de répit. Tandis qu'elle s'enveloppait dans ses couvertures, ses pensées dérivèrent doucement, et elle sombra dans un sommeil agité, bercée par les bruits étouffés de la ville endormie.

À la sonnerie de son réveil, Roxane se leva sans difficulté, déterminée à commencer sa journée de cours. Malgré la fatigue accumulée, une routine bien établie l'aidait à se motiver chaque matin. Elle prit son petit déjeuner en silence, savourant le calme de l'appartement avant que l'agitation de la journée ne commence. La douche chaude apaisa temporairement les douleurs de ses jambes, lui offrant un moment de répit.

Elle s'habilla enfilant un jean et un chemisier à manches courtes. Son maquillage était toujours léger mais indispensable pour elle. Un trait d'eyeliner et une couche de mascara autour de ses yeux bleus suffisaient à lui donner l'impression d'être plus jolie, plus femme. Elle appliqua soigneusement son maquillage, cherchant à masquer les traces de fatigue et à mettre en avant ses traits délicats.

Elle se coiffa ensuite, domptant son carré châtain de cheveux ondulés. Chaque geste était méthodique, presque rituel. Une fois prête, elle jeta un dernier coup d'œil à son reflet, cherchant à se rassurer afin d'affronter le monde extérieur.

Roxane sortit enfin de chez elle, prenant une grande inspiration avant de se diriger vers sa voiture. Le trajet jusqu'à la faculté des arts où elle étudiait la photographie lui permettait de se préparer mentalement à la journée à venir. Conduire lui offrait une certaine liberté, un moment où elle pouvait être seule avec ses pensées avant de plonger dans le tourbillon des cours et des interactions sociales.

Lorsqu'elle arriva sur le parking de l'université, Roxane chercha les places les plus proches des bâtiments, une stratégie essentielle pour économiser ses forces. Heureusement, elle avait sa carte de priorité qui lui permettait de stationner sur les places réservées aux personnes en situation de handicap. En sortant de la voiture, elle ressentit une légère douleur dans ses jambes, mais elle fit de son mieux pour l'ignorer.

Alors qu'elle quittait le parking et se dirigeait à l'aide de sa béquille vers le terrain central du campus universitaire, son téléphone sonna.

- Allo ?

- Yo meuf, t'es où ? demanda la voix enjouée d'Eva au téléphone.

- J'arrive, je sors du parking là, répondit Roxane en essayant de cacher sa fatigue.