Treize.

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{Pov de Sharron}

Dans un silence automnale, le Sol que j'appuyai avec mon majeur résonnai dans la pièce. Je commençais tout bonnement mon morceau, nommé « Red in the Rain », je claquais mes phalange sur le bois ancien du clavier de mon piano. Mon esprit s'envolait alors que les notes envahissaient mon champs de vision, des noires, des croches, des rondes pleins les yeux. Mon doigt posé sur le La dièse, je ne pouvais l'appuyer. Je tentais, alors que son nom apparu dans ma tête. Aki.

J'essayais autant que je pus d'ignorer ce sentiment mais ce cruel antagoniste nommé la réalité ne fit qu'obliger ma conscience à se noyer dans ses méfaits. Si j'avais juste...gardé mes poings dans mes poches...j'aurais pu être avec Aki. Imbécile, je suis imbécile. Un imbécile à la soif de bagarre, la soif de violence, tout amène à ce que je devienne comme...mon père.

N'aurais-je pas pu naitre dans une famille...normale ? Un père chérissant ses enfants, non ses billets, une mère...vivante ?

Tout est fini maintenant, la seule once de lumière qui m'apprenait la joie, je l'ai éteinte moi-même. Dans ce ciel nocturne, les nuages cachaient toutes les étoiles, mais une seule brillait assez intensément afin que je la remarque, or moi, j'ai préféré regarder les sombres nuages.

Hélas, on obtient ce que l'on sème, et j'ai semé des graines de cactus dans un champs de coquelicot.

Alors que j'effaçais peu à peu mes pensées sur mon tableau, une lourde sonnerie m'interrompu.

Mon téléphone à clapet, à l'autre bout de la pièce, fit résonner ma sonnerie, m'obligeant évidemment à me rendre jusqu'à lui afin de prendre l'appel. Mon espoir souhaitait le nom d'Aki affiché sur mon petit écran, mais ma raison brulait ses souhaits d'un feu aride mais véridique.

Je décrochai et la voix sec d'un homme âgée m'adressa.

-Bonjour, est-ce bien le fils de monsieur Milter à l'appareil ? Questionna mon interlocuteur

-Oui, c'est bien moi.

-Malheureusement, votre belle-mère madame Milter devras être prise en soin intensif, son état se dégrade. Il m'expliquait

-Quoi ? Comment ça soin intensif ? Je pensais qu'elle n'avait presque rien ! Je m'exclamai

-En effet, au départ elle est venue uniquement pour une légère blessure au visage, mais avec des analyses plus approfondies, nous avons découvert qu'elle trainait derrière elle des nombreuses fractures du bassin, et une hémorragie derrière sa cuisse droite, il continua

-Comment ça ? Mais ce n'est pas possible ?! Et...et que suis-je censé faire avec ça ? Comment puis-je l'aider ? je criais d'une voix larmoyante

-Je suis navré monsieur, il n'y a rien que vous ne puissiez faire actuellement, mais nous nécessitons de vous informer.

-Mais...j'arrêtai l'appel

Fractures du bassin ? Hémorragie derrière sa cuisse ? Il ne me fallut pas plus d'une minute pour comprendre l'origine de ces blessures.

L'enfoiré qu'est mon père, ce n'était pas qu'un débris de verre lancé au visage, mais des années de violences conjugales.

Mes pas raclant le sol, je marchais jusqu'à mon bureau. Dessus, deux cadres, si différents mais si similaires.

Celui de gauche, un cadre de la taille d'une main, posée verticalement, d'un bois épuisé par le temps, et contenait une photo aux couleurs délavées. Cette photo, il s'agissait d'un heureux jeune couple, et jeunes parents. Bien-sûr, il s'agissait de mes parents, souriants à la vie qu'ils ont donnée, ma mère biologique encadrait un sourire resplendissant, une joie intense se traduisait dans ses yeux. Ce n'était que là l'immense marionnette qu'elle contrôlait. Jolie, heureuse devant les caméras. Or mon ancien quotidien imprégnait le contraire.

Red Autumn •Poppy Seed•Où les histoires vivent. Découvrez maintenant