𝐈𝐈𝐈|𝐒𝐞𝐫𝐞𝐧𝐚

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𝚂𝚎𝚛𝚎𝚗𝚊

Un mois s'est écoulé depuis la rentrée, et ça s'est plutôt bien passé. Je me sens bien ici comparé à mon ancienne ville. Je ne pensais pas que je me ferais des amis ; je m'attendais plutôt à reprendre mon statut de fille timide et discrète, au fond de la classe.

J'apprécie beaucoup Anaïs, elle est réservée comme moi, et nous avons beaucoup de points communs. J'espère que rien ne viendra briser notre amitié. Les autres aussi sont sympas : Lysandre est très calme comparé à Adrien et Soren. Même si je suis toujours nerveuse après un mois, c'est moins qu'avant. J'ai abandonné certaines habitudes depuis mon arrivée, comme prendre des substances illicites à cause de mon anxiété, de ma santé mentale et de quelques problèmes.

J'étais carrément accro à ça, mais maintenant, heureusement, j'ai arrêté. Je ne veux pas ressembler à ma génitrice. Je lutte encore contre l'envie et les tentations, mais je suis quand même fière de mes progrès, bien que je craigne toujours de rechuter.
En chemin pour aller au lycée, je préfère marcher plutôt que de prendre le bus scolaire à cause du bruit et du monde.

En me dirigeant vers l'entrée du lycée, je croise Anaïs qui m'attend apparemment. Plus je m'approche d'elle, plus je souris légèrement, et elle aussi. Elle s'avance ensuite vers moi et me saute dessus.
En entrant dans le lycée, nous continuons notre conversation jusqu'à ma salle de classe.

- Salut Serena, comment ça va ? dit-elle, toute souriante.

- Salut, ça va bien, et toi ?

- Oui, ça va, merci. Alors, tu as révisé pour tes évals ?

- Oui, j'ai bien révisé.

- Super, moi aussi j'ai des évals. J'espère que j'aurai de bonnes notes cette fois-ci, et toi aussi, hein !

Je lui adresse un sourire et hoche la tête.

Avant d'entrer en classe, nous montons les escaliers en rigolant, quand soudain, deux filles de la classe d'Anaïs commencent à parler d'elle. Les murmures malveillants des autres filles résonnent encore dans mes oreilles, créant une tension palpable dans l'air. Anaïs baisse les yeux, visiblement affectée.

Je veux lui dire quelque chose pour la réconforter, mais mes propres doutes me figent sur place. La peur de ne pas être assez forte pour elle, ou pire, de ne pas être assez forte pour nous deux, m'envahit. Je me contente de lui serrer la main, espérant que mon geste lui montre tout le soutien que je veux lui offrir.

Nous avançons ensemble, essayant de ne pas prêter attention aux paroles blessantes qui flottaient autour de nous.
Arrivées devant ma salle de classe, je me retourne vers Anaïs, déterminée à lui faire savoir qu'elle n'est pas seule.

En classe, après avoir passé l'évaluation, le professeur annonce qu'on a un projet de groupe à réaliser pour la semaine prochaine. Je n'ai pas de groupe jusqu'à ce que Lysandre me propose de venir avec lui et Soren. Bien sûr, j'accepte avec plaisir.
En sortant de la classe, en nous dirigeant vers la cafétéria, Soren, Lysandre et moi discutons de l'endroit où nous pourrons travailler sur notre projet :

- À la bibliothèque du lycée ? propose Soren.

- Non, elle est souvent fermée.
Pourquoi pas chez moi ? dit Lysandre.

Je reste silencieuse, n'ayant pas d'idée précise d'endroit où faire le projet.
Peut-être chez moi, mais je n'ai pas vraiment envie d'inviter des gens que je ne connais que vaguement.

- Es-tu sûr de vouloir chez toi ? Tes parents ne sont pas là ? demande Soren avec curiosité.

- Chez moi, c'est calme et propice à la concentration, dit Lysandre.

𝐆𝐇𝐎𝐒𝐓𝐄𝐃Où les histoires vivent. Découvrez maintenant