𝐈𝐗|𝐒𝐞𝐫𝐞𝐧𝐚

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𝐒𝐞𝐫𝐞𝐧𝐚

Je suis sidéré. Et si cette dame était ma mère ? Je fixe Nova et cette femme avec envie. Elles rient, se font des câlins ; elles ont l'air heureuses. J'ai toujours rêvé d'avoir une complicité comme celle-ci. Si c'était vraiment elle, comment se fait-il qu'elle ne soit pas violente avec Nova ? Est-ce que c'est moi le problème ? Étions-nous, moi et mon père, le problème ?

Comment peut-elle être heureuse alors qu'elle m'a laissé avec des traumatismes gravés dans ma mémoire pour toujours ? Les choses horribles qu'elle nous a fait subir défilent dans mon esprit. La voir si heureuse et sereine ici me rend de plus en plus irrité.

Soren remarque la tension qui monte en moi. Il pose doucement sa main sur mon épaule, puis il me dit :

— Euh… Serena, ça va ? dit-il, inquiet.

— Oui, ça va, dis-je sèchement en hochant la tête, mais je ne détache pas mon regard d'elle.

Il regarde également dans la même direction et me dit :

— La nouvelle t'a fait quelque chose ? Si oui, on va aller la voir.

— Non, non, elle n'a rien fait, c'est juste que… cette femme qui est avec Nova ressemble étrangement à ma mère.

— Ah, je comprends maintenant. Tu penses que c'est elle ? dit-il en la pointant du doigt de loin.

— Je ne sais pas… mais c'est possible.

— Ne fais pas attention à cette femme. Concentre-toi sur l'objectif d'aujourd'hui.

— D'accord, tu as sûrement raison.

Par la suite, Nia arrive enfin devant le lycée. On lui explique ce qu'Anaïs nous a dit le matin et l'objet de Daniela qu'elle a retrouvé devant la forêt. Soren suggère d'aller à la forêt avant d'aller chez elle, mais Nia n'est pas de son avis et préfère aller chez elle. Ils me demandent donc de trancher.

J'aime les deux suggestions, mais je suis plus d'accord avec Soren. C'est mieux de savoir ce qu'il peut bien nous attendre là-bas que chez elle. À part ses affaires, que pourrait-on retrouver ? Je prends ma décision puis je leur dis :

— Je pense que Soren a raison, c'est mieux qu'on aille à la forêt. Et si on gâche une opportunité ?

— Bon, d'accord, je vous suis, dit Nia, pas du tout convaincue par notre idée.

Nous avançons vers la forêt qui est en face du lycée. Plus nous avançons, plus elle nous paraît obscure, une atmosphère légèrement dérangeante. Nous y entrons. La lumière du soleil ne pénètre pas dans la forêt, et on ne voit pas grand-chose.

Les arbres, denses et imposants, créent une canopée épaisse qui assombrit notre chemin. Chaque craquement de branche sous nos pieds résonne dans le silence oppressant. L'air est frais, chargé d'une humidité presque palpable, et une odeur de terre et de feuilles mortes emplit nos narines. Un frisson me parcourt l'échine, mais je garde le cap, déterminée à découvrir ce que la forêt cache.

Soudain, un mouvement rapide attire notre attention. Une silhouette indistincte se faufile entre les arbres. Mon cœur s'emballe, mais je m'efforce de rester calme. Et si c'était encore la même silhouette d'hier soir ? Elle nous a suivis ? Nia nous stoppe en disant :

— Attendez, j'ai l'impression d'avoir vu quelqu'un.

— Je crois qu'on a vu la même chose, dit Soren en étant vigilant.

— Et si c'était encore la même silhouette, Soren ? dis-je.

— Comment ça, la même silhouette ? Vous l'avez déjà vue ? demande Nia, confuse.

𝐆𝐇𝐎𝐒𝐓𝐄𝐃Où les histoires vivent. Découvrez maintenant