𝐕𝐈𝐈|𝐒𝐞𝐫𝐞𝐧𝐚

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𝐒𝐞𝐫𝐞𝐧𝐚

Ce soir-là, déçue encore une fois par Anaïs, je ne peux m'empêcher de me demander comment elle peut cacher une information qui pourrait sauver cette fille. Peut-être était-elle contrainte de le faire ? Le doute m'assaille. J'attends avec impatience quelle excuse elle allait trouver cette fois, mais malgré tout, une inquiétude profonde pour elle persiste en moi. Que pouvait-elle bien traverser pour en arriver là ? Je me demande si elle se sent seule et piégée, sans pouvoir se confier à personne. Mon cœur est partagé entre la colère et l'inquiétude, une tempête d'émotions que je ne parviens pas à apaiser.

Je jette un coup d'œil à son visage qui exprime la peur. Un grand silence règne jusqu'à ce qu'elle se décide enfin à parler.

Bon, euh… Je vais tout vous expliquer, dit Anaïs.

FLASH-BACK D'ANAÏS

Samedi, 20h30

Je suis accompagnée de Daniela, une amie que je fréquente depuis la primaire. Ce soir-là, nous allons à une fête. Nous sommes tellement excitées, nous avons vraiment hâte d'y être. Sur le chemin, une voiture nous suit, mais nous n'y prêtons pas attention ; c'est peut-être quelqu'un qui va aussi à cette soirée. Nous ne sommes pas les seules, après tout. À notre arrivée, nous entendons tant de personnes et de musique que les lumières provenant de l'intérieur nous éblouissent.

Nous n'allions pas rester là comme des statues, alors nous entrons enfin. Il y a tellement de monde que nous pouvons à peine avancer. L'odeur d'alcool est si forte qu'elle me donne presque la nausée. Daniela et moi nous installons sur le canapé et commençons à discuter. Peu de temps après, l'organisateur, dont je ne connais pas le nom, vient nous voir avec deux verres dans les mains.

Salut Anaïs, je vois que tu as amené ta pote, dit-il en fixant Daniela.

Oui, c'est Daniela, la fille dont je te parlais la dernière fois, réponds-je.

Ouais, j'ai compris. Alors Daniela, t'en veux ? dit-il en tendant le verre vers elle.

Euh… Non merci, je n'ai pas soif, répond-elle.

Allez, goûte, insiste-t-il.

Non, merci, dit-elle fermement.

Bon d'accord, amusez-vous bien toutes les deux, dit-il en partant.

Nous reprenons notre discussion. Par la suite, des gens, des filles et surtout des garçons viennent complimenter Daniela sans me prêter la moindre attention, comme si je n'existais pas. Moi aussi je suis coiffée et bien habillée, pourquoi faut-il que ce soit  elle qui reçoive tous les compliments ? Cela m'énerve et, en même temps, je sens que ma confiance en moi diminuer. Cette jalousie grandissante me pousse à faire quelque chose d'horrible à Daniela durant la fête.

Alors que la fête bat son plein, la jalousie que je ressens envers Daniela ne cesse de croître. Chaque compliment qu'elle reçoit est comme une aiguille plantée dans mon cœur. Je sens cette colère sourde monter en moi, alimentée par l'alcool et les regards indifférents.

À un moment donné, je me lève et m'éloigne du canapé où nous étions assises. Je me dirige vers la cuisine, prétendant aller chercher quelque chose à boire. Là, je croise l'organisateur de la fête, qui discute avec quelques amis. Une idée malsaine germe alors dans mon esprit. Je m'approche de lui et lui chuchote quelque chose à l'oreille.

Tu te souviens du verre que Daniela a refusé tout à l'heure ? Pourquoi ne pas lui donner un petit coup de pouce ? dis-je, mi-sérieuse, mi-blagueuse.

𝐆𝐇𝐎𝐒𝐓𝐄𝐃Où les histoires vivent. Découvrez maintenant