Chapitre 20

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PDV Camille

          Je suis assise dans le coin de la chambre depuis plus d'une heure en écoutant les nombreuses règles et jérémiades de ce cher Kai.

— Interdiction formelle de sortir de la chambre. Je t'accueille ici seulement le temps de dégager le corps de l'autre connard de John, ensuite je te ramènerai là-bas.

          Je lève les yeux au ciel. Il m'a sorti des dizaines de fois que je devais rester dans cette pièce et il continue toujours de me prendre pour une sourde supplément conne. 

— Interdiction de dormir dans mon lit. Ton matelas sera le parquet, cela fera amplement l'affaire.

          Help.

— Tu n'as droit à aucun objet électronique. C'est un privilège que tu sois ici, donc n'y profite pas trop.

          Je tente tant bien que mal de ne pas répondre à ses nombreux commentaires tout aussi débiles les uns que les autres. Je n'ai aucune envie de laisser cette chance me filer entre les doigts. Mon corps tout entier me fait souffrir, et je ne demande qu'une chose : prendre une douche. Entre l'odeur de pourriture et de transpiration qu'a pris la robe lorsque j'étais dans cette pièce, le sang séché et le souvenir des doigts rocailleux de ce salaud de John sur ma peau, je me sens horriblement sale.

          Après avoir débattu de nombreuses minutes sur ce que je devais et ne devais pas faire dans la propriété de monsieur le prince Kai, il m'a enfin libéré de son emprise. J'ai donc pu me dirigé avec fougue et surtout avec impatience dans cette satanée salle de bain. Mais il y avait un détail que j'avais complètement sorti de ma tête : je suis blessée, et cela sur tout le corps. Une vive douleur se répertorie donc dans mes différents membres. Je me tiens maladroitement au mur, afin de ne pas m'effondrer au sol.

          Si je souffre ici, je vais littéralement mourir sous l'eau.

          Je tourne la tête vers le brun, pour le retrouver entrain de me scruter. Ses iris verts me détaillent de la tête aux pieds, me faisant virevolter le cœur.

          Ce n'est pas le moment de se déconcentrer, Camille.

          Prépare-toi plutôt mentalement à souffrir.

          Je fronce les sourcils, serre les poings, puis commence à marcher. Je ne veux pas lui montrer que je suis faible ni même que je souffre le martyre surtout à présent que toutes ces tortures sont terminées.

          Du moins pour l'instant.

          J'arrive quelques secondes plus tard dans la salle de bain. Je ferme la porte à clé, puis longe la porte afin de me poser sur le sol. Le fait de remarcher, à rouvert des blessures qui s'étaient légèrement refermées.

          Putain, qu'est-ce que ça fait mal...

          Je laisse de nombreuses larmes couler le long de mes joues. Je me suis tellement retenue de pleurer, de montrer ma souffrance, ma peur, pour éviter de leur donner du plaisir, qu'à présent je ne peux plus rien garder pour moi. Ce que j'ai vécu était traumatisant ; les nombreuses trahisons, la violence, la folie de ces gens, leur cruauté et leur soif de sang.

          Lorsque Kai m'a dit que je séjournerai à présent dans sa chambre, j'ai vu une lueur d'espoir s'offrir à moi. Plus aucune violence à l'horizon, le retour de l'hygiène et de la nourriture, différentes possibilités de s'échapper, de trouver d'éventuelles informations sur la mafia de Kai.

          De pouvoir à nouveau communiquer avec Evie.

          Mes pensées se font trop nombreuses et envahissantes dans mon esprit. Je n'arrive plus a décerner le vrai du faux, le bon du mauvais. Tout se bouscule sans me donner une seconde de répit. Ma respiration devient saccadée et mon corps entier est pris de tremblements. Mon cœur tambourine à une vitesse et une force qui me sont totalement inconnus.

Un Amour de MafieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant