Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 76

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𝑅𝐻𝑚𝑖

DANIKA

J'écoute pasteur Léon tout en lui lançant un regard qui en dit long sur ce que je pense de ses propos.

- Et continue de mal me regarder, tu prêcheras tout de même, dit-il comme s'il lisait dans mes pensées.

- Ah pardon non ! Comment veux-tu que je prêche après ce qui s'est passé ? Que diront les gens ?

- Eh eh Danika, tu cries sur qui ? Fronçant les sourcils.

La colère descend en même temps. Toi Danika tu n'as pas peur des problèmes. C'est sur papa Léon tu lèves la voix ? Ok d'accord.

- Pardon, baissant la tête désolée.

- Aussi têtue que sa mère, me regardant durement, tu vas remonter sur la chaire, et je ne te demande pas ton avis. Cela fait déjà deux mois que le problème s'est passé et la maturité du peuple t'a énormément protégée. Tu as demandé à ce qu'on retire la plainte ? Alors tu es donc prête à avancer. Tu recommences à servir la semaine prochaine.

- Dieu merci je vais chez mon papa cette semaine même, ai-je répliqué.

- Ton père t'a déjà programmé pour les quatre prochains dimanches.

- Eh ? Tu n'as pas pitié de moi quoi ?

Il me répond par un silence qui veut dire "Je ne discute pas avec toi jeune fille."

Pasteur Léon là, c'est à cause de Dieu hein, sinon là fhum.

Depuis la dot de Samuel je suis restée en France, j'avais besoin de calme. Ça allait bien jusqu'à ce que le monsieur décide que je sois prête à recommencer à servir. Mais je ne le suis pas. J'appréhende énormément de prendre à nouveau le micro. Que pourrais-je dire à tous ces gens ? Mon image a été complètement salie par cette situation.

Tu sais Danika, cesse de vouloir faire bonne impression aux yeux des hommes. Oublies-tu tes priorités ?

Papa...

Tu ne vas pas mettre ton ministère en pause pour une question d'appréhension. Compte sur moi et remets-toi en marche. N'oublie pas que tu n'as pas le temps de perdre ton temps.

Je souffle en me rendant compte qu'il dit vrai. J'ai trop de choses à faire pour perdre mon temps.

- Mais papa Léon oh, l'appelais-je à nouveau.

- Tu fais quoi encore dans mon bureau ?

- Ahi, on n'a pas fini entretien là.

- Quand tu rentrais tu m'as dit cinq minutes. Une heure que tu es là ça ne te dit rien ? Maintenant vous allez payer pour le temps en plus, réplique-t-il.

Eh ? Fhum. Mais vrai vrai c'est une bonne idée. Papa même doit faire ça. Quelqu'un va dire il veut le voir deux minutes, deux ? Multiplie ça par quarante.

- C'est pas grave, je pose ma question quand-même, insistais-je.

- Fais vite, je dois travailler.

La fille du pasteurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant