Porté disparu

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Tu es l'écho d'un souvenir

Comme un reflet dans l'eau salée

Comme une plume bleu-saphir

Ton ombre vole dans les blés


Je suis l'électron sans attache

Celle qui reste de nous deux

Je suis le visage macache

Qui n'a plus de frère de jeux


Mon âme ressemble à ces limbes

Et mon cœur à un ouragan

Et je suis celle qui se regimbe

Face à l'océan du néant


Je suis la sœur qui te survit

Qui erre et court loin de la foule

Avec la mort et puis la vie

Dans la bourrasque de la houle


Toi, tu n'es pas, comme une torche

Brillante dans des yeux éteints.

Saigne, c'est comme une écorce

Vive de l'artiste qui peint


Sors de l'eau, doux reflet noyé

Ô esprit disparu, reviens !

Sois vrai dans le ciel foudroyé,

Sois sauf dans les airs éoliens !


Cherche-moi parmi les errants !

Donne des rires sur des silences,

Et, dans mes abîmes océans,

La flamboyance de la chance !


Sois l'enfant perdu qui revient

Au village de la campagne

Ô ! dis-moi ce que tu deviens,

Car ton absence est ma compagne


Car la fuite engendre le vide

C'est peut-être la loi du rien

Que mon désespoir soit acide

Ton bel envol si aérien


Dans cet enfer où j'agonise

La douleur gomme ma mémoire

Toi, glacé comme la banquise

Moi, gribouillée comme un grimoire !


Tu me dis de loin que tu pars

Et que, là-bas, aux antipodes

Tu sauras être débrouillard

Dans le fin fond de ton exode


Là, cœur errant au bout du monde

Penché par-delà la falaise

Regardant les eaux furibondes

C'est l'éternité qui t'apaise


Poèmes pour personneWhere stories live. Discover now