Jardin du Luxembourg
Le soleil brille dans le jour,
J'ignore pourquoi j'ai fait le détour
En passant par le long faubourg
Pour y dessiner les contours
Je n'aurais pas du revenir
Dans les pas de mes souvenirs
Qui ravivent mes sombres délires
À la teneur de tant de rires
Dans les allées, ton franc-parler
Dans l'herbe verte, ta silhouette,
Sur la balançoire, le désespoir,
Sur le manège, un piège,
Dans le bac à sable, l'ineffable,
Dans les marches, de la pistache
Il y a l'odeur des grenadiers
Des bigaradiers et des orchidées
Celle des marchands de gaufres
Et des vendeurs de churros
Il y a l'odeur de l'absence
Des allées vides et pleines de gens
Celles aux couleurs d'antan
Et des bateaux dans le vent
La fontaine de Médicis
Trône en impératrice,
Comme le calice du supplice ;
Car rien en vrai rien n'a changé,
Tout brille à la saveur de l'été,
À une différence près,
Que personne ici ne sait :
Tu ne cours plus dans les allées.
Il a disparu, le jeune garçon
Sombre et terne comme giberne :
À son nom une chanson,
À son âme un mauve sterne.
C'est peut-être le seul au monde
Dont le visage au mien répondrait,
Qui venant de ses outre-tombe
D'un seul mot dirait vrai !
Mais non — mes illusions sont ternies...
Va t'en, faux mirage déverni, —
Poussière, jeune garçon, dinornis...
Le mirage planait — et il gît !
![](https://img.wattpad.com/cover/373141552-288-k57855.jpg)
VOUS LISEZ
Poèmes pour personne
Poesía"C'est l'histoire d'un p'tit garçon qui voulait faire le bonheur" Des poésies perdues écrites à l'encre de son âme disparue...