Cléopâtre

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Je ne sais pas d'où vient,

Cette humeur grisâtre

Dans mon cœur d'albâtre.

J'ai des pensées mulâtres,

Verdâtres, rosâtres et noirâtres.

Quelques accès acariâtres

Transpercent ma peau de plâtre,

Je ne suis qu'une tarte folâtre.

Et je n'ai jamais su pourquoi,

On m'appelait Cléopâtre.


Je marche dans les rues de Paris,

Tout est terne, tout est gris,

Pourtant, il y a du soleil,

Des corneilles et des abeilles.

Les gens sont tous pareils,

Ils sifflent des bouteilles

De cocktails rouge vermeil

Sous un ciel de groseilles

Pour quelques rêves au goût de miel.


Devant mes yeux, j'ai des œillères,

Le temps s'égraine en sablière,

Parfois, j'ai des idées meurtrières,

Et la rage en poivrière

Court le long d'une crémaillère

Bravant des cordillères de poudrière.


Mes pupilles sont vides,

J'ai des envies de suicide,

L'évanescence en pyramide,

Car sous mon cœur astéroïde,

Mes poumons se noient dans l'oxyde.


J'ai les idées pesticides,

Dans ma tête rien n'est limpide,

J'ai des sentiments hybrides

Brûlant dans un désert aride

Aux couleurs de l'Atlantide.


Je ne sais pas d'où vient,

Cette humeur grisâtre

Dans mon cœur d'albâtre,

Et je n'ai jamais su pourquoi,

On m'appelait Cléopâtre.

Poèmes pour personneWhere stories live. Discover now