Le Débat

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Mount Everest - Labrinth

L'heure tourne.

Dans moins de 15 min je vais affronter mon ennemi numéro 1 : Jordan Bardella.

Je tire une dernière bouffée de ma cigarette électronique, laissant mon stress disparaître à travers la fumée. J'attendais ce moment avec impatience, c'est enfin le jour J, je n'ai pas le droit à l'erreur.

Je dois le battre.

D'apparence imposante, son savoir n'est rien face à ça, aussi inexistant que son charisme.
C'est simple de le battre, c'est simple de battre un homme dont ses seuls arguments sont : c'est faux, ben voyons.
Des arguments pathétiques comme lui et comme ses idées d'ailleurs.

J'ai regardé de nombreux débats pour savoir quelles étaient ses points faibles, sur lesquels je pourrai le coincer et l'humilier.

L'humilier devant la France entière ? Mon rêve.

Enfin, l'humilier une seconde fois car son incident à l'amphi N de Tolbiac n'a pas dû lui suffir.
Ce soir, c'est mon moment.

J'arrive d'un pas confiant, la tête haute, le regard respirant la confiance. Je dois lui montrer que je n'ai pas peur de lui, malgré son physique et sa taille titanesque.

- Bonsoir Monsieur Bardella. dis je d'un ton ferme.

On se serre la main, sa main est moite, il panique déjà ?

- Bonsoir Monsieur Attal.

Je m'assois sur mon siège et je repartis mes papiers sur lesquels sont inscrits tout un tas de choses ; les thématiques, son langage corporelle, des questions pouvant le faire trembler. Mes deux heures ruinées à regarder des débats répugnants où il se faisait avilir, allaient enfin servir à quelque chose. Je prends une gorgée d'eau et les caméras et micros se mettent en route.

- Bonsoir à toutes et à tous, ce soir nous sommes en compagnie de Gabriel Attal.

- Bonsoir.

- Et de Jordan Bardella.

- Bonsoir à tous, Bonsoir Monsieur Le Premier Ministre.

Il sourit en m'adressant la parole, il sait déjà qu'il est fichu alors il mise tout sur sa politesse et son apparence.

Le débat commence, encore une fois son seul sujet est l'immigration.
La présentatrice nous demande de parler d'autres sujets, tel que l'économie, ou encore la réforme des retraites.

Nos échanges sont remplis de provocations cherchant tous les deux à nous faire tomber, mais ça ne marche pas sur moi, j'ai bien trop de répartie pour me faire humilier par un jeune homme de 28 ans qui ne connaît rien à son programme et qui veut qu'une chose : faire sombrer la France.

Jordan est irrité face aux propos que je tiens, un blanc se fixe entre nous, il regarde aux alentours comme si quelqu'un pouvait le sauver mais non, il est bien seul face à lui - même, sans Marine pour l'aider.
Il commence à faire des grimaces avec son visage pour montrer son agacement.

- c'est faux Monsieur Attal.
- si c'est vrai.
- c'est faux.
- c'est vrai.
- non, c'est faux.
- bah si !

Encore une nouvelle preuve que Jordan Bardella est la culture du vide. Le débat se termine, l'atmosphère est pesante. Il a échoué ce débat, tellement agacé qu'il part rejoindre sa loge sans me serrer la main, ses mains engouffrés par tous ses dossiers qui ne lui ont servi à rien car même avec une tonne de documents il ne sait pas débattre.

Je retourne à ma loge, triomphant, le visage de mes proches sont marqués par la joie.

- Bravo Gabriel tu l'as fait ! me dit Valérie toute joyeuse.

- On l'a fait Valérie !

On sautait de partout, tout en joignant nos mains, célébrant notre victoire.

_______

POV Jordan

Je rentre dans ma loge, je jette et déchire de toutes mes forces mes dossiers. Des milliers de morceaux de feuilles éparpillés sur le sol.

Marine me regarde avec insistance et déception.

- T'es fier de toi là ?

Je ne réponds pas. Dans ces moments, il vaut mieux ne rien dire, de peur de me prendre la paume de Marine dans la joue.

Elle se rapproche de moi et elle me force à la regarder dans les yeux.

- tu as intérêt à récupérer ta dignité dans les futurs débats, ne fait pas couler notre parti.

Elle claque la porte, me laissant seul face à tous ses papiers au sol.
Je les ramasse un par un, je regrette fortement de les avoir déchirer vu le temps que ça m'a pris à tous les ramasser. Je sors enfin de ma loge, excité en pensant à mon lit que j'allais retrouvé en rentrant chez moi.

Enfin le trajet fini, douché, je m'effonds dans mon lit tout en sentant la fraîcheur de mes draps parcourir mon corps.

Mon téléphone vibre.

Certainement un message de Marine.

Pas pour cette fois.

" Bonsoir, vous êtes convié au dîner de demain soir à l'Élysée à 20h, bien à vous, Emmanuel Macron. "

Je pense rêver mais non, je suis bien réveillé et je suis bien convié à un dîner avec le Président.
J'aurai préféré ne pas l'être mais je ne vais pas refuser.

Je m'endors, toujours exaspéré par le débat de tout à l'heure avec Gabriel Attal,

qu'est ce que je le déteste.

WHERE YOU GO, I GO ( Attal X Bardella )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant