La revanche de Jordan

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In for it - Tory Lanez, RL Grime

Je me réveille facilement, me rappelant de ma victoire écrasante d'hier face à Jordan Bardella.

Je vois sur mon téléphone plus d'une trentaine de messages m'encourageant à continuer sur cette voie. Je vois aussi une notification du Président, je suis convié à un dîner.
Cela m'étonne un peu, cela fait déjà un an qu'on n'en a pas organisé et celui ci est si soudain.
Je n'ai pas la liste des invités, j'espère que je m'entendrais bien avec chacun d'eux.

________

18h45,
j'enfile mon plus beau costume rouge bordeaux, ma rolex, mes chaussures brillantes, je me parfume de mon Valentino et je pars en direction de l'Élysée, confiant.

Les caméras se braquent vite sur moi en voyant ma tenue atypique, c'est bien la première fois que je m'apprête autant. Je n'hésite pas à m'arrêter pour que les flashs s'arrêtent sur moi et certainement ma plus belle tenue.

J'entrouvre la porte de l'Élysée, tous les regards se tournent vers moi, tous bouches bées.
J'entends quelques affirmations par ci par là.

"purée comment il est beau ce soir"
" c'est bien Monsieur Attal ?"
"il s'est mis sur son 31 omg"

Je ne peux m'empêcher de leur adresser mon plus beau sourire. Je prends un cocktail rafraîchissant avec mes collègues, tout se passe bien jusqu'à que mon regard se détourne vers un jeune homme vêtu d'un costume couleur émeraude, les cheveux plaqués vers l'arrière, sirotant son kir à la mûre.

C'est Jordan Bardella.

- oh Gabriel tu nous écoutes là ?

Valérie me fait de grands signes avec ses mains pour me ramener à la discussion mais mes yeux en décident autrement.

Ils ne quittent pas une seule seconde Jordan.

J'essaye en vain de m'en détacher mais non, je n'y arrive pas.

Malgré qu'il soit répugnant, je dois bien avouer que je deviens faible en le voyant dans un costume pareil, mes yeux brillent, mon cœur palpite.

Soudain, je reprends mes esprits, totalement stupéfait par ce que je venais de faire, admirer Jordan, quelle honte.

- Excusez moi j'étais perdu dans mes pensées, vous disiez ?

Et la conversation reprend, me focalisant sur les yeux de mes collègues pour éviter que mon regard dérive sur quelqu'un d'autre.

Le dîner commence, je m'installe à une table où mon nom est gravé. Je suis assez soulagé car Valérie se trouve à mes côtés. Je lui montre une photo de ma chienne Volta qu'elle adore de tout son cœur, j'abaisse mon téléphone.

Je vois Jordan, assis, à la même table, sa chaise en face de la mienne.

Nos sourires avec Valérie disparaissent vite en voyant dans quel bourbier nous sommes, seulement deux membres de mon parti et quatre membres du Rassemblement National à notre table. Nous espérons de tout cœur que les discussions se passeront bien. Ce qui me préoccupe le plus est Jordan,

est ce un hasard qu'il soit placé en face de moi ? ou tout était calculé pour qu'on se déteste encore plus après le débat d'hier soir ?

À ma plus grande surprise, je m'entends bien avec tous les membres du RN avec qui j'entretiens des discussions sympathiques sauf avec un,

Jordan Bardella, son regard rempli de méfiance.

Il me lance des piques de temps en temps, que je n'hésite pas à renvoyer.

- Vous avez déjà commencé à plier les cartons pour votre départ de Matignon ?

Un gros blanc s'installe entre nous tous, je vois Valérie me regarder du coin de l'œil.

- Et vous vous avez retrouvé votre langue ? Ce n'était pas trop ça hier au débat vous ne trouvez pas ?

Il lève ses sourcils et ses yeux au ciel, totalement agacé. Valérie essaye de détendre l'atmosphère en changeant de sujet, ce qui marche plutôt bien sauf entre moi et Jordan, se fusillant toujours du regard.

- vous voulez que je vous serve du vin ? dit Jordan avec un air malicieux. Je sens son coup arrivé.

Et j'ai eu raison.

Il sert tous les membres de notre table avec aisance.
Arrivé en face de mon verre, la bouteille dérive en direction de ma chemise blanche. Une grosse tache apparaît, je relève la tête, me retenant de ne pas lui encastrer sa tête remplie de gel contre la nappe.

- " Oups "

Valérie me regarde, et m'aide à camoufler la misère.

- vous abusez M.Bardella. dit ma collègue Valérie, autant irritée que moi.

Les membres du RN se retiennent de rigoler tout en s'échangeant des murmures, les larmes montent. Je pars aux toilettes à temps, les larmes coulant sur mes joues dès que je pousse la porte.

- fallait qu'il le fasse à moi putain !

Je rouspète, je ne veux plus sortir des toilettes, j'imagine déjà les regards intrigués posé sur ma chemise.
J'essaye de la mouiller mais rien ne fait partir le vin, je suis désespéré.

La porte se pousse, c'est Jordan.

- t'as encore le culot de venir me voir ?

Il s'approche dangereusement de moi, les mains dans les poches, fier de son coup. Il se penche vers moi pour être à la hauteur de ma tête.

- c'est ma revanche, à mon tour de t'humilier. Elle t'as pas plu ?

Je lui mets une gifle, totalement dépassé par la situation. Mes yeux sont remplis de larmes, brouillant ma vision.

Je pars, tout en me faisant discret pour être repéré le moins possible. M.Macron est en train de faire un discours, tous les regards sont rivés sur lui, c'est parfait.

Je ferme mon blazer pour cacher la tache de vin, tout en essuyant mes larmes. Elles sont invisibles, personne ne les remarquent, la pièce est plongée dans l'obscurité en raison du discours du Président.

Les lumières se rallument, nous pouvons enfin partir. Je sens un dernier regard de Jordan se poser sur mon visage mais je n'y prête pas attention.
Je démarre la voiture et pars en premier, je voulais me cacher au plus vite du moindre regard.

Une fois le seuil de la porte passée, j'arrache ma chemise et la jette, totalement fichue à cause de Jordan.

J'enfile un tee shirt quand la sonnerie retentit.

WHERE YOU GO, I GO ( Attal X Bardella )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant