[𝗘𝗡 𝗣𝗔𝗨𝗦𝗘] Au-delà de la douleur

Chapitre 5

Les rayons du soleil viennent se poser sur mon visage, ce qui me force à venir abattre ma main sur mes yeux.

Il me faut un temps d'adaptation pour me souvenir que je n'étais pas dans ma chambre, mais chez Isaac.

Je retire la couette qui recouvre l'entièreté de mon corps dans un geste rapide en prenant soin de ne pas réveiller Owen qui dormait encore profondément à mes côtés.

En me levant, je m'étire en lâchant un râlement de satisfaction. Ma main vient automatiquement se positionner sur mes cheveux pour essayer d'avoir une coiffure présentable.

J'avance timidement vers le couloir en inspectant chaque recoin de l'appartement, que je connais malgré le peu de fois que je suis venu ici.

— Te voila, encore quelques minutes et je te pensais mort.

Je sursaute en voyant Isaac droit devant la fenêtre du salon, verre à la main.

— Il est quelle heure ? demandai-je en n'ayant pas pensé à vérifier mon téléphone à mon réveil.

— 13h40, répondit-il en posant son regard sur l'horloge derrière moi.

Je souffle en frottant mon visage, j'ai gâché ma journée en dormant.

— Sohann n'est pas la ? dis-je en ne voyant aucune agitation dans les pièces de l'appartement.

— Sous la douche, m'informa-t-il en emportant son verre à ses lèvres.

Je secoue la tête de bas en haut, en marchant près du canapé pour m'y affaler, comme si le peu d'effort que j'ai pu faire depuis dix minutes m'avait déjà fatigué.

— Tu vas bien ? tu me sembles préoccuper par quelque chose depuis hier, c'est à cause de Bailey ? questionna-t-il en venant s'installer à ma droite.

— Désolé de t'avoir forcé à venir, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise, continua-t-il en voyant aucune réponse de ma part.

Je vois rapidement de la panique dans son regard, ce qui me fait doucement rire.

— Il faut que je te dise quelque chose, repris-je plus sérieusement.

Son regard paniqué fait vite place à de l'inquiétude.

Je n'ai jamais été très sérieux dans mes conversations et le peu de fois que j'ai pu l'être, je ne lui ai jamais annoncé de bonne nouvelle, et au vu de l'expression de son visage, il sait que s'en ne sera pas une que je vais lui annoncer aujourd'hui.

— Mes parents vont divorcer, l'informai-je en fixant un point inexistant.

— Quoi ? Amber et James ?

Je cligne plusieurs fois des yeux, perturbé.

Il est bête ?

— Tu penses que j'ai combien de parents boloss ?

— Pardon, tu m'apprends la chose comme ça, j'étais tout sauf préparé à me prendre une nouvelle pareille sur la tronche.

Tu aurai dû te la prendre il y a déjà plusieurs mois...

— Il s'est passé quoi ? m'interrogea-t-il en déposant son verre sur la table, c'est bien les dernières personnes que j'aurai cru pouvoir divorcer un jour.

— Ma mère est en pleine crise de la quarantaine, elle soupçonne mon père de la tromper avec la secrétaire de l'entreprise.

Ça a commencé il y a deux ans où mon père rentré tard du travail, c'était une période où il négociait un contrat avec une entreprise russe, il a malheureusement dû faire plusieurs voyages d'affaires et c'est à ce moment que ma mère a pour la première fois entamé ses crises de jalousie incessante.