Chapitre 3

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Son souffle chaud contre mon oreille me hérisse les poils. Je n'ai pas mesuré la faible distance jusqu'à ce que certaines mèches de ses cheveux touchent ma joue.

Bonjour Adams, m'empressai-je de dire en reculant, affolé.

La panique agitait l'entièreté de mon corps et je me sentais vite oppressé par sa présence.

Ses yeux bleus sont plantés dans les miens accompagnés d'un sourire en coin, un sourire que j'aimerais lui faire avaler si je pouvais bouger, ne serait-ce que le petit doigt.

Il n'a pas totalement changé, sauf ses cheveux qui sont devenus beaucoup plus foncés qu'il y a trois ans, mais toujours autant en bataille, comme s'il ne connaissait pas l'existence d'une brosse.

Il tapote à l'aide de ses doigts un paquet de cigarettes, qui a sûrement traversé une mêlée générale au vu de l'état de l'emballage.

Ne sachant pas quoi faire de sa présence face à moi, je décide de lui prendre le paquet pour en sortir une cigarette et la coincer entre mes lèvres.

Merci, dis-je en partant vers la cuisine pour rejoindre la terrasse.

J'inspire une bouffée d'air pour reprendre mes esprits. Il fait extrêmement beau, mais l'air reste encore frais, ce qui est agréable, pour une personne comme moi qui ne supporte pas la chaleur.

Je m'approche du garde-corps en y déposant mes coudes, en laissant mon regard se perdre sur la vue qui s'offre à moi.

Tu n'étais pas celui qui m'interdisait de fumer avant ?

Je soupire bruyamment en mettant deux doigts sur l'arête de mon nez.

Les temps changent, répondis-je d'un ton las.

Mais pas toi à ce que je vois, rappliqua-t-il en m'inspectant de bas en haut.

Je tique en le fusillant du regard, le savoir a si peu de distance de moi m'irrite.

Peut-être pas physiquement, non.

physiquement, hocha-t-il la tête, donc ça veut dire que tu n'est plus aussi débile qu'avant.

Tu sais, le débile se retient de te faire passer au-dessus de cette rambarde et s'extasier de voir ton corps gisant tout en bas sur le sol, lui montrais-je l'endroit où j'étais installé plutôt avant l'arrivée d'Isaac.

Son rire résonne dans l'entièreté de la terrasse, mais mes yeux lui font comprendre qu'il n'a rien de drôle.

Ne fais pas l'agressif alors que tu n'es même pas capable de faire du mal à qui que ce soit.

Il me tend une perche sans le savoir.

C'est vrai, on n'est pas tous capable de faire du mal aux gens, hein Adams.

Son sourire disparaît, comprenant que je fais référence au mal qu'il m'a fait à notre séparation.

Noah, soupira-t-il, ça va faire trois ans.

Facile à dire pour une personne qui avait l'air de s'en foutre. Du haut de ses 25 ans, il n'arrive toujours pas à comprendre que chaque personne ressent les choses différemment.

Trois ans ou même dix ans Bailey ce sera la même chose, m'énervais-je en me positionnant face à lui, si tu avait ne serait-ce qu'une seule fois essayé de voir à quel point je t'aimais, ça t'éviterait de dire des choses aussi stupides.

[𝗘𝗡 𝗣𝗔𝗨𝗦𝗘] Au-delà de la douleurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant