Chapitre 4 : Au-delà des regrets

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As salam wa aleykoum,

Un jour, tout a basculé. Mon frère Zaiyn et moi étions sur un scooter, filant à toute allure à travers les rues familières de notre ville. Je conduisais, Zaiyn était derrière moi, et tout était normal jusqu'à ce que tout devienne flou. Le bruit assourdissant d'une collision, le métal qui se tord, et puis le noir complet.

Je suis resté des mois dans le coma. Les médecins m'avaient prévenu que les souvenirs pouvaient être altérés, mais pour moi, tout était clair. Je me souvenais de chaque instant avant l'accident, de la sensation du vent sur mon visage, de la joie de la liberté sur deux roues. Mais surtout, je me souvenais de la peur dans les yeux de Zaiyn avant que tout ne disparaisse.

Quand je me suis réveillé, la réalité s'est effondrée sur moi. Zaiyn n'avait pas survécu. Cette nouvelle dévastatrice m'a frappé comme une vague géante, me submergeant de douleur et de culpabilité. Si seulement j'avais fait des choix différents ce jour-là, si seulement j'avais été plus prudent... Zaiyn serait peut-être encore là, avec moi.

La culpabilité m'a écrasé, me broyant de l'intérieur. Je me suis enfermé dans une affreuse dépression, incapable de faire face à la réalité qui m'entourait. Alya, qui était sensé être ma meuf a ce moment là, s'est retournée contre moi. Elle se moquait de moi ouvertement, me lançant des phrases horrible pleines de mépris à chaque fois qu'on venait à s'adresser la parole. Ses mots étaient comme des couteaux dans ma peau déjà meurtrie.

Mais Alya n'était pas la seule. Les gens de ma ville, ceux que je connaissais depuis toujours, se sont retournés contre moi. Ils m'insultaient, me souhaitaient la mort. Ils disaient que j'aurais dû mourir à la place de Zaiyn. Parfois, ils passaient à l'acte, me frappant dans les coins sombres, crachant sur moi comme si j'étais moins qu'un être humain.

Je ne mangeais plus, je ne dormais plus. La culpabilité, la honte, la douleur physique et émotionnelle m'ont emprisonné dans un cercle vicieux de souffrance. Je ne sortais plus de chez moi, terrifié à l'idée de revivre cette violence à chaque coin de rue. La maison est devenue ma prison, un refuge désespéré contre un monde devenu soudainement hostile.

Finalement, ma mère a pris la décision de déménager. Nous avons quitté notre ville, laissant derrière nous les souvenirs empoisonnés et les visages hostiles. Nous avons trouvé un nouveau foyer à une heure de là, un endroit où personne ne connaissait notre histoire, où personne ne nous jugeait pour nos cicatrices invisibles.

Le déménagement a été un nouveau départ, mais les blessures étaient profondes. La douleur de la perte de Zaiyn ne s'atténuait pas. Les séquelles émotionnelles de l'attaque des gens et des agressions physiques étaient profondément ancrées en moi. Je ne me reconnaissais plus, je ne m'acceptais plus. Chaque regard dans le miroir était une confrontation avec un étranger que je ne comprenais plus.

J'ai sombré dans une dépression abyssale. J'étais perdu, seul dans mes tourments intérieurs, jusqu'à ce que ma sœur devienne ma bouée de sauvetage. Lina était là pour moi, jour après jour, m'encourageant à prier, à trouver la paix intérieure dans la spiritualité. Elle était ma lumière dans les ténèbres, celle qui m'a rappelé que même dans les moments les plus sombres, Allah était toujours là, prêt à tendre la main à ceux qui demandaient de l'aide.

Grâce à ma sœur et à ma foi renouvelée, j'ai lentement commencé à guérir. Les jours sont devenus moins sombres, les nuits moins étouffantes. J'ai trouvé la force de reprendre ma vie en main, de me reconstruire lentement mais sûrement.

Mais...

𝓡é𝓭𝓮𝓶𝓹𝓽𝓲𝓸𝓷𝓼 𝓭'𝓾𝓷 𝓬œ𝓾𝓻 𝓫𝓻𝓲𝓼é -             𝕮𝖍𝖗𝖔𝖓𝖎𝖖𝖚𝖊 𝖉𝖊 𝓩𝓲𝔂𝓪𝓷Où les histoires vivent. Découvrez maintenant