chapitre 1,9

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Lydia 📍 Australie

Le réveil sonne tôt ce matin-là, mais je me sens déjà accablée par l'idée du rendez-vous avec mon père. Je me lève lentement, traînant des pieds jusqu'à la salle de bain pour me préparer. La douche chaude ne parvient pas à dissiper la boule d'anxiété qui se forme dans mon estomac. Je choisis une tenue simple : un jean et un t-shirt blanc. Je passe une main rapide dans mes cheveux, décidant de les laisser détachés. Une fois prête, je descends au café de l'hôtel où je dois retrouver mon père.

En entrant dans le café, je le repère immédiatement. Il est assis à une table dans un coin, une cigarette allumée à la main, son regard fixé sur son téléphone. Je prends une grande inspiration et me dirige vers lui, essayant de préparer mentalement à ce qui m'attend.

— Bonjour, papa, dis-je en m'asseyant en face de lui.

Il lève à peine les yeux de son téléphone, tirant une longue bouffée de sa cigarette avant de parler.

— Tu sais pourquoi je suis là, dit-il froidement. La dernière course a été un désastre. Une honte, même.

Je serre les poings sous la table, sentant la colère monter en moi. Mais je sais qu'il est inutile de répondre. J'ai appris depuis longtemps que ça ne ferait qu'empirer les choses.

— Je sais, papa. Je suis désolée, dis-je en essayant de garder ma voix calme.

— Désolée ?! répète-t-il en écrasant sa cigarette dans le cendrier avec plus de force que nécessaire. Désolée ne suffit pas. Tu as une opportunité que beaucoup rêveraient d'avoir et tu gâches tout !

Il rallume une nouvelle cigarette, inspirant profondément avant de continuer.

— Tu dois faire mieux. Tu n'as pas le droit à l'erreur. Pas comme ça. Et surtout, pas pour une stupide raison comme celle-là, dit-il en pointant un doigt accusateur vers moi.

— Je ferai de mon mieux, dis-je doucement, baissant les yeux pour éviter son regard perçant.

Il secoue la tête, visiblement mécontent de ma réponse. Puis, sans avertissement, il tend la main et presse sa cigarette allumée contre ma cuisse. Je retiens un cri de douleur, serrant les dents alors que la brûlure s'étend sur ma peau. Les larmes me montent aux yeux, mais je refuse de les laisser couler devant lui.

— Voilà ce que tu mérites si tu continues à échouer, dit-il froidement. Souviens-toi de ça la prochaine fois que tu seras sur la piste.

Il retire enfin la cigarette, laissant une marque rouge et douloureuse sur ma peau. Je reste silencieuse, les yeux fixés sur la table. Après un moment, il se lève brusquement.

— Fais mieux, dit-il en jetant un dernier regard de mépris avant de quitter le café.

Je reste assise là pendant plusieurs minutes, essayant de calmer ma respiration et de retenir mes larmes. Une fois certaine que je ne vais pas éclater en sanglots, je me lève et quitte le café, me dirigeant directement vers ma chambre d'hôtel. Je marche rapidement, les yeux baissés, ne voulant croiser personne en chemin.

En arrivant dans ma chambre, je vais immédiatement dans la salle de bain pour examiner la brûlure. La douleur est intense, et la marque rouge est bien visible. Je trouve une trousse de premiers soins dans le placard et commence à nettoyer la brûlure, essayant de rester aussi calme que possible.

Une fois la plaie nettoyée et bandée, je m'allonge sur le lit, épuisée. Je sors mon téléphone et vois une multitude de messages et d'appels manqués. Des amis, des collègues, tous s'inquiètent de ne pas m'avoir vue depuis ce matin. Je soupire, posant le téléphone sur la table de chevet. Je ne me sens pas prête à parler à qui que ce soit en ce moment.

Le circuit de la victoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant