chapitre 1,17

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Charles📍 Japon

Je me réveille en sursaut, entendant un bruit léger à côté de moi. Quelqu'un se lève du lit. Je cligne des yeux, essayant de m'orienter dans l'obscurité de la chambre. Lydia est déjà debout, elle bouge vite, presque nerveusement. Elle ne m'a pas encore remarqué, alors j'essaie de me rendormir, pensant que tout est normal. Mais une étrange sensation me serre la poitrine.

Je me retourne dans le lit, fermant les yeux, mais quelque chose me tracasse. Je sais qu'il y a quelque chose qui ne va pas depuis hier soir. Lydia était distante, pas vraiment tactile comme d'habitude, comme si elle se refermait sur elle-même. Ça m'a frappé, mais je n'ai pas voulu insister. Peut-être qu'elle avait juste besoin d'espace. Mais là, son comportement me réveille une angoisse.

Sans réfléchir, je tends la main vers la table de nuit pour attraper mon téléphone, mais je tombe sur celui de Lydia. Je réalise trop tard que je viens de déverrouiller son écran. Le premier truc que je vois, c'est une série de notifications. Des messages.

Des messages d'un numéro non enregistré.

Je n'avais pas prévu de fouiller dans ses affaires. Ce n'est pas mon genre. Mais il y a quelque chose dans ces messages qui m'attire, un mauvais pressentiment. Je fais défiler rapidement les derniers textos, et mon estomac se noue instantanément.

"Je ne t'ai pas oubliée." 
"Ce n'était qu'un avertissement." 
"Tu penses vraiment que tu peux m'échapper ?"

Le choc me frappe de plein fouet. Je relis les messages plusieurs fois, incapable de comprendre tout de suite. Puis, peu à peu, tout commence à s'assembler dans ma tête. Sa distance hier, son absence de réactions, le fait qu'elle ne veuille pas parler ou se confier.

Ça devient clair.

Quelque chose d'horrible est en train de se passer.

Je suis encore figé avec son téléphone en main quand elle revient dans la chambre, une compote dans les mains, comme si elle essayait de se calmer. Elle ne me regarde pas tout de suite, mais je sais que je dois lui parler maintenant, je ne peux pas attendre.

— Lydia, c'est quoi ça ? demandé-je d'une voix grave en levant son téléphone vers elle.

Elle se fige instantanément. Son visage se ferme, comme si elle venait de voir un fantôme. Elle reste là, immobile, incapable de bouger ou de parler. Je la regarde, l'inquiétude me traversant. Elle veut fuir, je le vois dans ses yeux.

— Tu veux bien m'expliquer ? insisté-je, plus doucement cette fois, en essayant de rester calme pour ne pas l'effrayer.

Mais elle secoue la tête, incapable de prononcer un mot. Son visage est tendu, son regard fuyant. Elle ne veut pas en parler, c'est évident, mais je ne peux pas la laisser dans cet état. Pas après avoir lu ces messages. Pas après avoir vu la peur dans ses yeux.

— Lydia, je t'en prie, dis-moi ce qui se passe, je murmure, me levant du lit pour m'approcher d'elle.

Elle recule d'un pas, comme si elle voulait mettre de la distance entre nous, et ça me fait mal. Je ne comprends pas pourquoi elle ne veut pas me laisser entrer, pourquoi elle se renferme autant.

— Je... je ne veux pas en parler, dit-elle finalement, sa voix à peine audible.

Son refus me frappe comme un coup de poing. Elle veut tout garder pour elle, mais je sens que ça la ronge de l'intérieur. J'essaie de rester calme, mais mon inquiétude grandit de plus en plus. Je ne veux pas la forcer, mais je ne peux pas non plus ignorer ce qui se passe.

— Tu ne peux pas garder ça pour toi, Lydia, tu ne peux pas affronter ça toute seule, je souffle, essayant de la raisonner.

Elle reste silencieuse, les yeux baissés, et je sens que quelque chose en elle est sur le point de craquer. Elle est tendue, épuisée, comme si elle portait ce poids depuis bien trop longtemps.

Le circuit de la victoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant