Prince de l'Amour

Part 11

Ali, déterminé à ne pas laisser sa place être définie par les cruautés de ses maîtres, sort de la cuisine vêtu de ses vêtements soigneusement confectionnés. Il s'avance avec assurance vers Ahmed, Salim, et leur père, son cœur battant fort dans sa poitrine.

"Maître," dit-il calmement, ses yeux brillants de détermination, "je suis prêt pour le bal du sultan."

Le beau-père, surpris par l'audace d'Ali, passe sa main dans sa barbe sale et froncée, ses yeux se remplissant de rage. "Tu oses ?" gronde-t-il, sa voix grondant comme un tonnerre.

Ahmed et Salim, observant la scène, éclatent de rire. "Regardez-le ! Il pense vraiment pouvoir se joindre à nous," se moque Ahmed, ses yeux remplis de mépris.

Salim s'approche de lui, son sourire cruel. "Ali, tu n'es bon qu'à nettoyer nos pieds, pas à te mêler à la noblesse," dit-il en saisissant le sarouel d'Ali. D'un geste brusque, il tire sur le tissu, le déchirant violemment. Ahmed suit l'exemple de son frère, déchirant le turban qu'Ali avait confectionné avec tant de soin.

Ali, le cœur brisé, tente de protéger ses vêtements, mais leurs mains sont trop rapides et leurs intentions trop cruelles. "Arrêtez, s'il vous plaît," murmure-t-il, mais ses supplications sont noyées dans leurs rires.

Le beau-père, regardant la scène avec un sourire satisfait, ne fait aucun geste pour arrêter ses fils. Au contraire, il donne un coup léger avec sa belle babouche dorée dans un seau rempli d'eau sale. Le seau se renverse, répandant l'eau crasseuse aux pieds d'Ali, mêlant la saleté du sol à ses vêtements déjà déchirés.

Ahmed et Salim éclatent de rire, ricanant et se moquant de l'apparence d'Ali. "Regarde-toi maintenant, Ali," dit Ahmed, sa voix dégoulinant de mépris. "Tu es encore plus misérable qu'avant."

Salim ajoute en ricanant, "Oui, reste ici et nettoie cette saleté. C'est tout ce que tu sais faire."

Leur père, passant une dernière fois la main dans sa barbe, regarde Ali avec un regard perçant et arrogant. "Tu n'es pas digne de cette fête, Ali. Reste ici et fais ce pour quoi tu es né," dit-il avant de se tourner vers ses fils. "Allons-y. Nous ne devons pas être en retard."

La famille part pour le bal, laissant Ali seul dans la cour, trempé et humilié. Malgré la douleur et la honte, Ali reste debout, refusant de laisser leur cruauté le briser complètement. Il sait que sa valeur ne réside pas dans leurs yeux, mais dans la noblesse de son cœur et de ses actions.

Alors que les rires des frères s'éloignent, Ali se redresse lentement, essuyant l'eau sale de son visage. Il ferme les yeux un instant, puis se met à nettoyer le désordre autour de lui. Chaque geste est un acte de résilience, une affirmation de sa dignité inébranlable. Dans la solitude de la nuit, Ali continue de croire en ses rêves, certain que, malgré les obstacles, il trouvera un jour la reconnaissance et le respect qu'il mérite.