Prince de l'Amour

Part 18

Alors qu'Ali continue de nettoyer un vieux tapis usé dans la cuisine, une lettre arrive à la maison, apportée par un messager royal. Le père d'Ahmed et Salim, intrigué, la saisit avec ses ongles courts et rongés, en frottant sa longue barbe frisée et mal rasée. Il déchire le sceau royal et commence à lire, ses yeux se plissant d'abord de curiosité puis de satisfaction.

"Ahmed ! Salim ! Venez ici immédiatement !" hurle-t-il d'une voix tonitruante.

Ahmed et Salim descendent rapidement les escaliers, leurs djellabas mal ajustées, les cheveux ébouriffés et pieds nus. Ils se frottent les yeux, visiblement encore ensommeillés, et se dirigent vers leur père avec des expressions d'agacement.

"Qu'y a-t-il, père ?" demande Ahmed, ennuyé.

"Écoutez bien," dit leur père en brandissant la lettre. "Le vizir Himad va passer dans chaque maison de Bagdad pour faire essayer la babouche perdue du mystérieux prince du bal. Le sultan veut retrouver celui qui a captivé l'attention de la princesse Jasmine."

Salim, écarquillant les yeux, laisse échapper un rire incrédule. "Tu veux dire qu'on peut prétendre être ce prince et gagner les faveurs de la princesse ?"

"Exactement," répond leur père avec un sourire rusé. "Nous devons nous préparer. Si l'un de vous réussit à convaincre le vizir que vous êtes le prince recherché, nous serons riches et puissants."

Pendant ce temps, Ali, agenouillé près du vieux tapis qu'il nettoie, écoute silencieusement la conversation. Son cœur se serre en pensant à la babouche qu'il a perdue et à la promesse silencieuse de Jasmine. Il sait que c'est sa seule chance de retrouver son amour et de prouver sa véritable identité.

Ahmed et Salim échangent des regards complices, déjà en train de planifier comment ils vont duper le vizir. Ils se tournent vers Ali, le regard plein de mépris.

"Eh toi, Ali," dit Ahmed avec un sourire moqueur, "Reste à ta place et continue de nettoyer. Nous avons des affaires de princes à régler."

Leur père, toujours souriant, les observe avec fierté. "Préparez-vous. Nous devons être prêts pour l'arrivée du vizir."