Ayfa : L'Ombre de la succession

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Le néerlandais étant une langue assez complexe à lire et à comprendre pour ceux qui ne ne la parlent pas, j'ai préféré écrire tous les chapitres en français, sans passage néerlandais traduis.

TW : Histoire contenant de la violence sexuelle, physique et addictions. Ces sujets abordés étant sérieux, si vous ne possédez pas la maturité requise pour les traiter je vous demande de quitter l'histoire pour en lire une qui vous correspond, ou bien ne vous prononcez pas.

𓂀 Ayfa, L'ombre de la succession 𓂀
Bonne lecture !

Amsterdam, PAYS-BAS

   
   

Ayfa

Un a un, je défile les billets soigneusement rangés dans la caisse entre mes doigts avant de les additionner. Je note quelques fois la somme retenue sur un carnet afin de ne pas l'oublier, avant de reprendre le compte.

Cent quatre-ving neuf, cent quatre-vingt-dix...

Alba — Ayfa, va te reposer. Je t'appellerai si j'ai besoin de ton aide, va-t-en !

Ma tante Alba fait son apparition au bas des escaliers de la boulangerie. A l'aide d'une pince elle attache ses cheveux épais et enfile son tablier.

Moi — J'ai bientôt finis.

J'ignore qu'elle est en train de longer le comptoir afin de venir à côté de moi en continuant de glisser les billets difficilement entre mes doigts.

D'un geste vif, tante Alba me ôte la liasse des mains et arrange une mèche rebelle derrière son oreille. Sans même y jeter un œil, elle sépare les billets en deux t'as précis puis les fait glisser entre ses doigts avec habilité, les comptant presque instinctivement. Ses doigts bougent si vite qu'ils semblent flotter avant de retomber parfaitement alignés dans sa paume.

Alba — C'est un réflexe que j'ai pris.

Dit-elle, sans relever les yeux, comme si elle répondait à une question que je n'avais pas posé. Son teint est neutre, mais j'arrive à deviner un soupçon de tension ou nostalgie dans sa voix.

Elle termine de compter et tapote la liasse du bout de ses doigt avant de la reposer sur la table, face à moi. Je hausse les sourcils avant de lui tendre le stylo avec lequel elle note le compte total. J'aurais très bien pu le faire seule, moins rapidement mais elle insiste toujours pour que j'aille me reposer en la laissant seule les jours où je me réveille tôt, comme celui-ci.

Je jette un coup d'œil à l'horloge suspendue au dessus de la porte d'entrée, il est tout juste huit heure.

Alba — Regarde si Anil est réveillé et si ce n'est pas le cas, dis lui que j'arrive le tirer de son lit par le caleçon.

Je laisse échapper un rire. Après sa bêtise d'hier, c'est sûr qu'elle ne le laissera pas tranquillement faire sa grâce matinée. Alba passe sa main dans mes cheveux avant de déposer un baisé sur le haut de ma tête.

Alba — Tu ressembles de plus en plus à ta mère.

Je souris à nouveau face à sa remarque. J'adore qu'elle me fasse ce genre de remarques, ma mère était là plus belle femmes sur terre. J'ai perdu mes deux parents dans un accident d'avion étant petite, je n'avais que cinq ans lorsque tante Alba m'a prise en charge. Hormis quelques souvenirs, il ne me reste plus rien d'eux. Leur mort tragique est un sujet tabou, Alba ne m'en a presque jamais parlé et reste toujours très vague lorsque le sujet est évoqué.