Chapitre 23 - Abigail

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7 jours avant les championnats

Cher journal,

Quand je suis rentrée chez moi après avoir passé du temps chez ma voisine, j'avais encore ce sourire idiot collé sur mon visage. Je sais, c'est cliché, mais c'est la vérité : j'avais des étoiles plein les yeux. Littéralement. Jessy dessine des étoiles sur son mur tous les jours. Il y en a plein partout !  Au début j'ai trouvé ça bizarre, puis je me suis dit que ce n'était pas plus idiot que de parler à un carnet sans vie.

Jessy est incroyable.

Elle a ce don pour me faire oublier tout le reste. Les problèmes, le stress, tout ça part en fumée dès qu'elle me sourit. Quand je suis avec elle, je ne pense plus à rien. Je réalise à quel point j'ai été stupide de ne pas être restée à ses côtés pendant toutes ces années. On rigole, on parle de tout et de rien. Même le sujet le plus insignifiant devient intéressant quand c'est elle qui les raconte. Et moi, j'ai préféré abandonner mon amitié au lieu de continuer d'être heureuse avec elle.

Mais maintenant, je l'ai retrouvée.

Bien sûr, elle ne peut pas résoudre tous mes soucis comme par magie, mais elle me fait réaliser que je peux ne pas tout prendre trop au sérieux. Elle me montre que c'est possible de s'évader, de penser à autre chose, d'être libre.

Maintenant que j'ai Jessy à nouveau dans ma vie, je ne vais plus la laisser partir.

Ah oui, j'allais oublier de te dire une chose, mais je pense que tu l'as déjà compris : Je crois que je suis amoureuse.

Non mieux encore : Je suis amoureuse.





6 jours avant les championnats

Cher journal,

Aujourd'hui, je ne suis pas allée au lycée, pour la simple et bonne raison que j'étais fatiguée, alors j'ai trouvé l'excuse de mon rétablissement pour ne pas m'y rendre.

J'étais tranquillement dans la salle de bain, quand ma mère est entrée par surprise. Tu sais ce qu'elle m'a dit ? Elle m'a trouvée grosse. trop grosse ! Comment c'est possible ? Pourtant, je fais attention. Je ne mange plus, je ne peux pas prendre de poids.

Mais elle a raison. Je me suis regardée toute la journée dans le miroir et j'ai dévisagé chaque partie de mon corps.

Je suis grosse.

J'ai repassé en boucle les moments où j'ai craqué pour un en-cas.

Hier, chez Jessy ! Elle m'a proposé une part de gâteau et j'ai accepté en ne réfléchissant pas aux conséquences. Je me sens si idiote.

Maintenant, il faut que je fasse disparaître tout ça avant qu'il ne soit trop tard. Je ne peux pas laisser ces calories s'installer dans mon corps. Je n'aurais jamais dû me laisser aller.

Peut-être que Jessy veut simplement me détourner de mon objectif, après tout. Peut-être qu'elle ne comprend pas ce que c'est d'être aussi parfaite que moi.

MeurtrieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant