Juillet 2019
Nemours.Recroquevillée dans un coin de ma chambre, je presse mes mains contre mes oreilles. Je ferme très fort les yeux, en espérant être emportée dans un endroit où leurs hurlements ne m'atteindront plus.
J'espère. J'espère. J'espère que ses cris finissent par cesser, et qu'elle ne monte pas dans ma chambre.
Je vous en prie, protégez moi.
Protégez-moi.
J'ai peur. J'ai peur. J'ai tellement peur. Mon ventre se noue, et des frissons me parcourent le corps. J'ai peur, qu'elle vienne me crier dessus.
Elle a raison, je ne sers à rien.
Elle a raison, peut-être que je devrais mourir.
Mes main tremblent contre mes genoux, qui commencent à s'entrechoquer l'un contre l'autre. J'essaye de couper ma respiration, pour faire le moins de bruit possible. Tout ira bien, si elle ne m'entends pas. Si je fais le moindre bruit possible, elle oubliera sûrement ma présence.
Soit aussi discrète qu'une souris.
Elle ne te trouvera pas.
Mon coeur s'emballe, ma respiration s'accélère, lorsque j'entends des pas dans les escaliers. Non. Non. Non. Non. Elle ne peut pas venir. Je n'ai pas fait de bruit. Je n'en ai fait aucun. Mes yeux se fixent sur la porte. Et si je la fermais ? Pourrais-je m'en sortir ? Je pourrais seulement pousser ma commode et m'enfuir par la fenêtre. 3 mètres. Je risque de me blesser. Mais je pourrai peut-être—
Qu'est-ce qu'elle va me faire ?
Est-ce qu'elle va encore me frapper ?
Ou m'insulter ?
Je préfère quand elle me frappe.
La porte s'ouvre violemment et se fracasse contre le mur. Mon corps se contracte à cette intrusion dans mon espace. Je ne bouge plus et ne fait plus aucun bruit. Ses yeux bleus me fixent, et j'y aperçois mon reflet effrayé l'espace d'une seconde. Lorsque je la regarde je me vois. Je vois une version de moi-même que je déteste.
Je déteste ses yeux.
Je me déteste.
Je déteste qu'on se ressemble tant. Je déteste ses cheveux noirs et les yeux bleus qu'elle a. Je déteste tellement ressembler à celle qui me fait vivre un Enfer. Je déteste qu'elle ressemble autant à maman. Je la déteste.
-Lève-toi, crache-t-elle avec hargne. Lève-toi où je le fais pour toi.
Je ne bouge pas. Mes muscles sont incapable de faire le moindre geste. Je voudrai pouvoir bouger et l'écouter. Bouge. Bouge. Bouge. Je cligne plusieurs fois des yeux, pour tenter de chasser les larmes qui s'accumulent au coins de mes yeux.
Ne pleure pas.
Ne pleure pas.
Ne pleure pas.Tu n'as pas le droit. Pas devant elle. Ne pleure pas. Ne. Pleure. Pas. Mes yeux et ma gorge me brûlent à force de ravaler les larmes. Ma poitrine est lourde, et j'ai dû mal à respirer. Je ne sais pas si c'est à cause de la peur qui m'habite ou simplement parce que j'ai tellement, tellement, tellement envie de pleurer. J'ai l'impression que quelqu'un tente de m'arracher les cordes vocales, et qu'on tente de broyer mes poumons. J'ai dû mal à respirer à cause de la terreur qui me noue l'estomac.

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EIGHT
Storie d'amoreMaëlle porte le fardeau de ses crises d'angoisses et hantée par un passé douloureux. Son coeur fragile et obscurcie des lourds secrets, abrite une force intérieure inattendue. Sam, quant à lui est un jeune homme joyeux, faisant des blagues et riant...