Le centre commercial

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- Quoi ? s'exclama Crystal. Mais c'est de la folie ! Tu veux qu'on meure ?
- Ferme la, Jones, ordonna Key Karlt. Et laisse-la finir.
- Toi, tais-toi.
J'ai posé ma main sur le bras de Crystal pour qu'elle se taise.
- Tu ne va jamais gagner contre lui, il est trop agaçant, ai-je chuchoté à l'oreille de ma nouvelle amie.
- Tu ne sais pas chuchoter Galhager, je t'entends.
- Mais fiche nous la paix ! cria Crystal.
- TAISEZ-VOUS ! ordonna Sofia d'une voix forte. Je disais donc, on devrait repartir quitte à se faire attaquer.
Aussitôt dit, aussitôt fait. On est repartis cinq minutes après, Edward sur le dos de Ryder. Et le corps de Jordane en travers de l'épaule de Key Karlt. Avant de partir, j'étais allée récupérer la barre de fer avec laquelle j'avais tué la femme. J'avais demandé à Sofia combien de temps il nous restait, pensant qu'il fallait marcher plusieurs jours, mais elle m'a dit qu'on arriverai vers seize heures. Il est midi cinq. J'ai donc fait le reste du trajet aux côtés de Crystal. Après trois heures à ses côtés, je savais qu'elle était seule avec sa mère pour élever ses cinq petits frères et ses deux petites sœurs. Son père était parti quand elle était bébé. La première vague avait tué deux de ses petits frères et sa mère, et elle se retrouvait seule avec le reste de sa famille. Elle avait trouvé le village-bunker —c'est ainsi que les survivants appelaient leur abri— et s'était réfugiée à l'intérieur. Elle vivait là-bas depuis neuf mois. Elle avait donc erré trois mois avec des enfants en bas âge. La pauvre. Alors que moi, ma famille était presque complète —il manque juste mon père— et la première attaque avait eu lieu il y a seulement une semaine. J'avais demandé à Ryder si d'autres villes avait connu le même problème, et il m'a dit que cinq autres petites villes de campagne était comme la nôtre. Un an dans l'ignorance, avant de tous mourir. Car en effet, seule une personne d'un des cinq villages avait survécu. Dans notre village, on avait eu de la chance. On était seulement 20 habitants, la plupart des jeunes partis en vacances et d'autres des vieux incapables de se défendre. Mon père et Thomas avait tué la plupart des zombis, je ne sais même pas comment papa c'est fait mordre. Une seconde d'inattention et pouf ! On devient un monstre sans cervelle.
- Laylia ? Je te parle.
- Hein ? Pardon, tu disais ?
- Je te disais de regarder. On est arrivés, annonça Crystal.
En effet on voyait un grand bâtiment au loin. En se rapprochant, c'était plutôt impressionnant. Un grand —que dis-je, immense !— parking était devant un énorme bâtiment aux vitres floues.
- On est arrivé, annonça inutilement Sofia, car tout le monde voyait le grand bâtiment qui se dressait droit devant eux. Suivez-moi, on rentre dedans.
Elle nous passa a tous un sac en plastique. Même Edward a eu droit à son sac, ce qui nous a tous fait rire.
- On va faire deux groupes. Ryder pour la nourriture, et moi pour les armes. Dans mon groupe, je veux Hendrix, Mila, Catalina et Yron.
- En réalité, je m'appelle Key Karlt, intervint le garçon. Pas Yr...
- Je m'en fous, coupa Sofia. Tu viens quand même, de toute façon. C'est pas savoir ton nom qui va changer.
Key Karlt la fusilla du regard.
- Quelque chose à ajouter ? demanda Sofia.
Pour toute réponse, il partit en direction du centre commercial, le poing crispé sur son sac.
- C'est partit ! lança Crystal dans un murmure inaudible.
Devant la grande porte du centre commercial, il y avait des barrières partout, du parking jusqu'à la porte.
(NDA; j'ai fait un schéma en haut du chapitre. Bonne lecture !)
On a pris au moins dix minutes pour arriver jusqu'à la porte. Pour nous impressionner, Key sautait de barrière en barrière, en atterrissant sur la barre du haut. Mais à la dernière barrière, Key a glissé, et il est tombé à plat ventre sur le sol devant la grande porte. On s'est tous moqué de lui, Crystal la première. Rouge de honte, il s'est relevé et nous a montré son plus beau majeur. Sofia a tout de suite répliqué, en sautant sur les barrières de la même manière que Key, sans tomber, cette fois, et avec plus d'agilité et de souplesse. Elle l'attrapa par le col pour le faire basculer en arrière.
- Reste au sol ! cria-t-elle. 
Pris de peur, Key resta au sol sans bouger.
Dans l'angle mort du garçon, elle nous fit signe d'avancer en silence. Sofia entreprit de déplacer le garçon hors des barrières et fit un petit signe discret à Ryder, qui se racla la gorge.
- Hé ! s'écria-t-il. Toi là-bas ! Que fais tu ?
- Il est mort, je déplace son corps, répondit Sofia.
- Est-ce un zombi ?
- Non, un débile, dit Sofia, ce qui nous fit tous rire silencieusement. Il sautait de barrière en barrière et il a glissé cet idiot. Il s'est cogné la nuque sur la barrière de derrière et il est mort sur le coup. J'ai vu la scène de la bas, ajouta-y-elle en désignant notre emplacement quelques minutes plus tôt.
- Dépêche toi de déplacer ce corps, l'armée a choisit l'endroit pour établir un nouveau bunkers de survivants, dit Ryder de sa grosse voix grave.
- Oui oui, deux secondes, répliqua Sofia.
- Bon. Je reviens dans dix minutes, si t'es encore la, je te tue toi aussi, compris ?
- Oui chef.
- Tu joues avec le feu, jeune fille.
- Au revoir ! s'exclama Sofia avec un signe de la main.
Elle attendit trois minutes avant de se pencher sur Key Karlt.
- Il est parti c'est bon. Relève toi, petit imbécile.
- Ou sont les autres ? Ils font les cadavres aussi ?
- Non, ils se sont cachés. L'ouïe de Ryder est extrêmement fine.
Nous sommes sortis de derrière son dos.
- Coucou beau gosse qui se fait des nuques, ricana Crystal.
- Toi, tu la fermes, ordonna le beau gosse en question.
- On peut y aller ? Le garde va revenir, dis-je.
Sofia sourit.
- Oui, Laylia a raison. Allons-y avant qu'il ne revienne.
Nous sommes entrés dans le centre commercial, Sofia, Key Karlt, Hendrix, Mila et maman d'un côté, Ryder, Crystal, Edward — même s'il ne compte pas vraiment— et moi de l'autre.
Nous nous sommes dirigés vers le supermarché. C'était si grand ! Je le serai perdu sans Ryder et Crystal, enfants de la grande ville, comme on les appelaient, moi et ma famille avant. Nous étions les enfants de la campagne, et eux, les enfants de la grande ville. Bien sûr, nous avions aussi des supermarchés, mais il fallait prendre la voiture, luxe que nous n'avions pas. Dans notre village, c'était plus des supérettes et des marchés. Crystal est directement allée dans le rayon gâteaux. Encore plein. Elle a pris des multitudes de boîtes de gâteaux différentes, des à la fraise, aux pépites de chocolat, aux amandes, aux fruits de la passion —je ne savais même pas que ça existait !— pour ma part, j'ai opté pour des cookies aux graines, comme faisait ma grand-mère avant de mourrir. Les siens étaient délicieux, moelleux à l'intérieur, croquant à l'intérieur.
- Prenez de la nourriture qu'on a pas besoin de faire chauffer, dit Ryder. Les boîtes de conserves, le pain, les graines, ect.
Au bout de trois heures, nos sacs remplis de provisions, nous avons rejoins Sofia et les autres.
- Dépêchez vous, nous dit Key Karlt. Le garde va bientôt revenir.
- Oui oui, dit Sofia avec un geste de la main.
- Tu..
Un bruit sur notre gauche coupa Key. Nous nous sommes tous tournés vers le bruit. Un homme avançait bizarrement, en grognant et en râlant.
- Un zombi ! Cria Crystal.
- Sérieux, on avait pas remarqué, répliqua Key Karlt, livide.
- Fermez la et avancez à droite, ordonna Sofia.
- On ne peux pas, il y a au autre zombi, dit Mila.
Soudain, les zombis se mirent à courir vite. Très vite. Très très vite. 
- COUREZ ! Hurla Sofia.
Ryder prit le corps de Jordane sur son dos et sprinta à travers le supermarché.
- MILA ! MAMAN ! SUIVEZ MOI !
J'ai couru le plus vite possible, slalomant entre les corps au sol.
Un cri d'enfant retentit.
- MILA !!
J'ai vite fait demi-tour. Mila était allongée au sol, maman essayant de la relever et un zombi courant dans leur direction.

INVASIONWhere stories live. Discover now