Mues saisonnières

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      Le feuillage des arbres se composait d'une myriade de couleurs chaudes. Des teintes rouges, orange, jaunes et marron parsemaient la forêt. Les tas de feuilles mortes recouvraient le sol. Les températures se faisaient de plus en plus froides. Soudain, des feuilles crissèrent, signe que quelque chose approchait. Une énorme créature dont l'apparence rappelait celle d'un sanglier s'avança à travers les arbres. Le cochon sauvage renifla l'air de son groin et retourna la terre avec ses défenses. Son pelage était constitué de feuilles aux teintes automnales ce qui le faisait ressembler à un buisson. Il finit par trouver sa nourriture enfouie dans le sol et retourna dans les profondeurs de la forêt.

      Un épais manteau blanc recouvrait la forêt. Les arbres avaient perdu leurs feuilles et leurs branches étaient maintenant ornées de cristaux de glace. Les petits ruisseaux avaient gelé et le silence régnait en maître sur la forêt. Le seul bruit audible était le sifflement du vent glacial... et un craquement qui retentit soudainement. La couche de glace qui emprisonnait un ruisseau venait d'être à un endroit brisée par le passage d'un gros animal. Les traces de ce dernier s'enfonçaient dans les sous-bois. Au bout de celles-ci se tenait un sanglier d'un blanc immaculé furetant un peu partout en cherchant de la nourriture dans les moindres recoins. La faim au ventre, il s'ébroua et de petits flocons tombèrent de son pelage. Après ce geste, il reprit sa quête de vivres.

      Le dégel était arrivé. Les ruisseaux coulaient de nouveau, les arbres avaient tantôt retrouvé leurs feuilles, tantôt fleuri. Le sol était parsemé de mousse et de jeunes pousses tandis que les oiseaux gazouillaient gaiment. Dans un recoin sombre de la forêt, un sanglier mangeait avec appétit. Son pelage se composait de feuilles vert clair et de diverses fleurs. Une fois repue, la créature s'allongea au beau milieu d'une clairière inondée par un puis de lumière. Des animaux vinrent le rejoindre et très vite l'endroit fut empli de lapins, de chevreuils, d'écureuils et de nombreux volatiles. Tous sommeillaient paisiblement, profitant du calme printanier.

      La chaleur écrasante avait forcé la majorité des animaux à se rendre au point d'eau. Assoiffés, ils buvaient l'onde fraiche à grandes lapées. En amont, un étrange sanglier s'abreuvait lui aussi. De loin, il ressemblait à un buisson desséché ; son pelage avait jauni et était parfois même troué, laissant entrevoir un réseau complexe de branchages. Toutes les êtres souffraient de la sécheresse. Les arbres dépérissaient, les fleurs et les fruits flétrissaient, l'herbe séchait et les animaux étaient décimés par la chaleur. Cette canicule avait emporté les nouveau-nés ainsi que les plus vieux et faibles. Des feux ravageurs s'étaient déclenchés plus haut dans la montagne et descendaient peu à peu. Cet été, la nature tremblait de peur.

                 Feuilles de l'automne
Flocons de l'hiver
Fleurs du printemps
Feux de l'été
Contemplés par le Sanglier

                 Feuilles de l'automne                     Flocons de l'hiver                   Fleurs du printemps                         Feux de l'été             Contemplés par le Sanglier

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