L'arbre-sève

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Au fin fond de la forêt se trouvait un arbre bien plus haut et au tronc bien plus large que celui des autres arbres. Ses racines s'étendaient sous toute la colline au sommet de laquelle il trônait. Une multitude de feuilles couleur de l'automne ornait ses branches ainsi que le pied de l'arbre. Ce qui pouvait paraître surprenant était que ces feuilles ne tombaient pas au hasard, non, mais de manière à former un chemin rouge orangé vers l'entrée de la clairière. Cependant, toute la féerie de l'arbre résidait à l'intérieur de son tronc creux. On y accédait par un petit trou de souris dissimulé entre deux racines et on débouchait directement à l'intérieur du végétal. Là, des flots de sève ambrée coulaient sur l'écorce des parois directement dans des creux qui servaient de tonneaux. Une multitude de minuscules créatures venait y plonger des bouts de bois en forme de bol pour ensuite aller se délecter du breuvage sur une des nombreuses excroissances des murs d'écorce qui formaient des sortes de terrasses. Les petits êtres avaient une allure humanoïde, un peu comme des lutins, mais possédaient tous un attribut végétal. Certains avaient des bonnets-champignon, d'autres des cheveux-pissenlits ou encore des capes-feuilles. Ils se rassemblaient au ceux de l'arbre pour se reposer après une dure journée ou bien pour échapper au vent glacial de l'hiver car la sève dorée avait l'étonnante propriété de revitaliser les corps des enfants de Mère-Nature tout en soignant la fatigue et les blessures minimes. Elle coulait en tous temps, qu'il gèle, vente ou fasse une chaleur écrasante. A la fin de l'été, il arrivait parfois que des êtres aux ailes de papillon multicolores viennent faire escale pour reprendre des forces avant de poursuivre leur migration. Parmi les amateurs de ce précieux liquide, on pouvait également compter les femmes-abeilles. Comme les insectes dont elles portaient le nom, elles étaient gouvernées par une reine qui venait de temps en temps échanger une partie de son miel aux lutins écorces qui vivaient dans l'arbre contre plusieurs grandes feuilles rondes remplies à ras-bord de sève. Peu après, l'arbre-sève subissait toujours un pic de fréquentation ; le miel était un met apprécié de tous, même les lutins-escargots faisaient le déplacement malgré la lourde coquille qu'ils portaient !

Ce lieu représentait beaucoup pour les êtres de la forêt. Ainsi, quand durant une terrible nuit d'orage la foudre s'abattit sur la cime de l'arbre et sues les flammes qui en découlèrent le consumèrent entièrement, tous pleurent en chœur sa perte. Cependant, un phénomène extraordinaire se produisit : au centre du cratère béant où le végétal se tenait jadis, deux petites pousses émergèrent, côte à côte. Elles grandirent à une vitesse incroyable, leurs troncs s'entremêlent et se fondant l'un dans l'autre pour en former un plus larges encore. Une fois arrivé à maturité, cet arbre était plus haut et plus fournit en feuilles et en sève que le précédent. Les créatures purent revenir plus nombreuses et la vie de la forêt repris doucement son cours.

Hydre de sève,
Havre de paix,
Pour toujours et à jamais

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 10 ⏰

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