Ça faisais longtemps

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ACE

- C'est bon, tu as fini de t'admirer dans le miroir, se moque Alexia. Elle entre et s'appuie sur ma porte en croisant les bras elle observe ma chambre avant de reporté son attention sur moi. Je ris en me regardant dans le miroir, portant une chemise noire oversize ouverte sur les premiers boutons, laissant entrevoir mon torse musclé, avec un pantalon noir simple. J'accroche une chaîne à ma chemise et je me regarde avec mes cheveux blancs et mes yeux d'un bleu gris.

- Nina aussi est stressée, elle me l'avoue toujours debout à côté de la porte.

- Je ne suis pas stressé, je rétorque. C'est vrai, je ne suis pas stressé, même si on ne se parle plus, je connais ses réactions.

- Non, c'est vrai, mais tu te demandes ce qu'il va se passer, c'était y a dix ans.

- Il va m'ignorer comme il l'a fait avec tout le monde. Je m'assois sur le lit et la regarde, elle vient s'asseoir à côté de moi. Pourquoi ? je me demande pourquoi il a fait ça.

- C'est ce que tout le monde se demande. Amira a essayé de le faire parler à l'enterrement de son père, mais rien. On ne sait même pas comment il est mort.

Mon regard change, il ne parlera peut-être pas par gentillesse, il le fera par méchanceté, mais il parlera. Je veux comprendre pourquoi, pourquoi nous repousser, pourquoi détruire une fleur que tu estimais si précieusement.

- D'ailleurs, avant que tu ne te comportes comme un idiot, je la regarde. Maintenant, il déteste les roses, je sais que les roses représentaient beaucoup pour ses parents, mais aussi pour lui. Ne lui en offre pas.

- Je vais me gêner, regarde. Je lui tends une magnifique rose, je sais qu'il va la jeter.
Comme celle d'hier je suppose,

Je ne suis pas resté pour le voir après avoir sonné, je me réserve la surprise pour ce soir. Le changement pourrait être brutal, comment as-tu changé, vipère ? En bien ou en mal ? En gentil ou en méchant ? Es-tu toujours aussi innocent à dessiner des armes sans jamais oser plus, comme à l'école quand tu ne savais pas lever la main et que je le faisais pour toi, et que je te réexpliquais tout à la fin des cours. Je prends mon parfum.

- Hé, on va à une fête, pas à un mariage, ricane Nina qui venait d'apparaître.

- dit-elle alors qu'elle s'est faite plus belle que jamais.  Je la regarde dans ses hautes cuissardes, sa robe noire qui laisse voir ses épaules, ses manches longues évasées sur ses mains qui lui arrivent au-dessus des genoux. Son rouge à lèvres, une queue de cheval haute avec une epinge dans sa queue de cheval le tout ferme par des rose rouge c'était un cadeau d'Aloïs sa toute première création il avait tenu à l'offrir à Nina et personne d'autre

- Bon les gars faut y aller ils nous attendent

- On prend quelle voiture ? demande Alexia en passant son bras autour de mes épaules et en regardant sa sœur.

- La mienne est plus belle, se vante Mathieu.

- Et la mienne est plus rapide.

- Grave, je suis Ace moi, s'exclame ma rousse.

- Et toi Nina ? tente dans un dernier espoir Mathieu.

- Partout où va ma sœur, je la suis.

- Allez, trois contre un.

- Hé, y a aussi Caleb.

- Je m'en fous tant qu'on y arrive et qu'il y a des filles.

Il roule des yeux et soupire avant de nous suivre jusqu'à ma voiture. J'attends qu'ils soient attachés, je ne suis pas un connard à ce point, même si l'idée est alléchante.

- Balance le son ! crie Alexia.
Je monte le volume et pars à fond. Je vois dans mon rétroviseur la tête de Mathieu face à la vitesse.

Petite nature va,

On entend déjà la musique, pas qu'on soit loin. Peut-être à quinze minutes, le grand bâtiment noir. Les Japonais nous regardent mal, comme toujours. C'est vrai qu'il n'y avait que Aloïs et Amira d'asiatiques dans le groupe et encore Amira à les cheveux boucle et une couleur de peau foncé.
Les regards noirs, on a l'habitude, mais ils savent qui on est et qu'il ne faut pas nous chercher.
Je rentre, je sens la main de Nina dans la mienne. Je la regarde, je la vois anxieuse. Elle a peur, mais elle sait qu'il ne va pas la calculer comme il y a dix ans.

Je me penche vers son oreille et lui dis

- Ne t'inquiète pas, je te promets de faire en sorte que dans les prochains jours, on réintègre sa vie. Ça ne se produira pas tout de suite, mais ça commencera par le fait qu'il nous regarde. Ce soir, il va probablement se plaindre d'Amira et nous regarder méchamment,

surtout à cause de la rose.

Elle hoche la tête et avance. Je ne sais pas si c'est pour me rassurer ou pour se rassurer elle-même. La vérité me fait peur, j'ai vraiment peur qu'il ne nous parle plus jamais. Dix ans, c'est long, et je ne veux pas redevenir une vipère.

J'entends des murmures sur mon passage flatteur mais pas de bonnes personnes.

- Je n'y crois pas, t'es enfin là. Je rattrape Amira qui me saute littéralement dessus avant de la faire tourner.

- Comme tu es belle dans ta belle robe blanche, mon namoureuse, je regarde sa belle robe blanche sur sa peau métisse, robe moulante avec seulement une manche longue l'autre sans rien elle lui arrive en a mi-cuisse, ses cheveux bouclés dans un chignon fait à la va-vite et ses bottes blanches plates.

- Et toi alors, mon namoureux, ça va ?

- Oui, très bien. Et tout ton petit monde va bien ?

- Oui, j'attends encore qu'il ait fini de me bouder et vienne me dire bonsoir. Il va passer un interrogatoire après. Elle est souriante tout le temps, c'est rare de ne pas la voir sourire. Amira comprend directe de qui je parle même pendant ses dix années je n'ai pas cessé de prendre de ses nouvelles D'ailleurs,

- Pourquoi je ris ?

- Il était avec une très belle femme. Je perds aussitôt mon sourire pendant quelques secondes avant de rire avec elle.

- Bon, tu connais le club, je ne te le fais pas visiter, hein ? Elle s'en va pendant que moi je vais me chercher un verre.

Je ne sais pas, mais ça m'énerve qu'il s'éloigne de nous mais parle à d'autres.
C'est peut-être égoïste, mais je ne veux pas qu'il parle à d'autres si nous n'avons pas le droit. Je n'ai pas le droit.
Je me tourne pour voir

Amira a enlacé une personne et je fronce les sourcils avant de comprendre que c'est lui, plus grand qu'elle mais plus petit que moi. Ses cheveux noirs cachent ses yeux et je soupire en me demandant pourquoi il fait ça, ils sont magnifiques. Ça me fait rire de voir Amira lui donner des leçons, il n'aurait pas dû mettre le pull par-dessus sa chemise, on dirait qu'il est encore plus sombre qu'avant. Avant que nos regards se croisent, son regard change. Lorsqu'il était avec Amira, il avait un regard joyeux, maintenant il a un regard sombre, voire vide. Mais il y a un changement, il me regarde, s'avance et me contourne. Je le regarde passer en ricanant.

- Ça faisait longtemps, Aloïs.

Serpent Et PsychopatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant