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Jordan regarda Gabriel s'éloigner au loin sous le bruit du bouquet final du feu d'artifice. Il comprit qu'il ne devait pas le suivre, qu'il n'était plus le bienvenu. Il faisait le chemin inverse sous le bruit des pétards qui rendait son esprit encore plus embrouiller. Il passait à travers la foule, ses oreilles produisant un tintement, il devait sortir, il avait besoin d'air.

Qu'est qui cloche chez lui ?

Gabriel courus jusqu'à son bureau, il rentra, ferma la porte, il se laissa glisser le long de celle-ci. Les mains sur le visage et les yeux remplis de larmes.

Comment ai-je pu ?

Son bureau remplit par l'obscurité, il trouvait un refuge ou reprendre ses esprits.

La réalité de sa souffrance refaisait surface lui rappellent ce qu'il avait vécu. Comme un tourbillon incessant, il ne pouvait plus échapper à son passé, il devait l'affronter.
Il prit une profonde inspiration en fermant les yeux, son corps avait retrouvé son calme.

Je lui dois des explications.

Il rejoignait la foule dans la cour, mais il ne vit pas de signe de Jordan. Il continua de le chercher, il se dirigea vers les jardins du palais de l'Élysée.
Le jardin était éclairé par les rayons du clair de lune, il se posa sur un murer appréciant le silence. Son corps se défendait, ses épaules se relâcher, il pouvait enfin respirer.

"Gabriel ? Qu'est que tu fais ici ? "

Gabriel se retourna interloqué par la voix non loin.

- Valérie... Répondit t'il sur un soupirement.

- J'imagine que Jordan a réussi à te trouver.

- Jordan ? De quoi parles-tu ? Répondit Gabriel qui ne comprenait pas.

- Gabriel, tu sais parfois l'amour peut détruire, mais il peut aussi repérer, dit-elle sur un ton réconfortant une main sur son épaule.

Gabriel, sentait les larmes lui montait.

- Je pense que tu devrais lui parler, lui expliquer, il comprendrait, j'en suis sûr.

Gabriel la regarda étonné.

- Tu... Tu as donc tout comprit répliqua-t-il avec un sourire en coin les yeux humides.

- He oui, je suis dans l'ombre, mais j'observe tout, je serais toujours là pour toi répondu telle en le prenant dans ses bras.

Gabriel apprécia la chaleur de son amie qui lui redonnait du baume au cœur. Il était d'accord avec elle, il devait se libérer de son passé, et surtout expliquer sa réaction à Jordan. Les mots de Valérie résonné encore en lui, lui donnant la force au fond de lui de tourner la page.

Il était tard et tout les invités étaient rentrer chez eux, y comprit Jordan. Gabriel décida de faire de même. Il était déterminé à vouloir se sentir mieux, à ne plus porter toute cette souffrance.

La nuit fut courte, Gabriel se réveilla au petit matin, le soleil se levant à peine sur la capitale. Il était envahi par l'envie de voir Jordan, de tout lui expliquer.
Il sauta dans la douche, l'eau qui ruisselle sur son visage l'apaiser, il respirait à pleins poumons. Il ne savait pas si Jordan accepterait de lui parler, de l'excuser, mais les mots de Valérie lui donner une force qu'il n'aurait imaginé possédait.

Le soir même il se trouvait devant la porte de Jordan, toutes ses bonnes intentions était toujours là, mais l'angoisse monter aussi en lui.
Il replaça correctement sa veste, et sa cravate, passant une main dans ses cheveux.

" Que faites-vous là monsieur Attal ?"

Jordan venait d'ouvrir sa porte d'entrée pour partir, il fut abasourdi de voir Gabriel qui attendait là.

- Pourquoi êtes-vous là ? Vous ne devriez pas être là, rajouta Jordan voyant Gabriel sans réaction.

Gabriel était sans voix, il venait d'être pris de court, il ne s'attendait pas ce que l'homme ouvre brusquement la porte. Il fixait l'homme, son regard détaille la tenue de Jordan, il avait toujours son costume bleu marine, et une pochette à la main.

-Monsieur... Jordan.. Par rapport à hier, commença-t-il.

Il fut coupé par Jordan qui le tira à l'intérieur de l'appartement par le poignet.

- Gabriel, tu as été très clair avec moi, bien que je n'ai pas compris ta réaction. Tu sembles ne pas savoir toi-même d'ailleurs.

- Tu crois que tu comprends, mais tu ne comprends pas répondit Gabriel baissant la tête sur un ton affligé.

Jordan se rapprochant de lui, ses doigts effleurant la joue du Premier ministre.

- Alors explique-moi, guide moi jusqu'à toi lui dit Jordan en lui remontant la tête jusqu'à son regard.

Mais une fois devant le fait accomplis Gabriel avait du mal à prononcer les mots si durs qui étaient coincés dans le fond de sa gorge. Il regarda simplement Jordan et commença à s'éloigner de lui, et repartant dans les couloirs de l'immeuble. Jordan ne pouvait pas supporter une deuxième fois de ne plus avoir d'explication.

Jordan se mit à le suivre, dans une soirée froide d'hiver la pluie tombée à grosses gouttes dehors.

- Gabriel ! Gabriel ! Cria Jordan en courant derrière lui.
Il arriva enfin derrière lui, l'obligent à se tourner vers lui.

- Je ne peux pas continuer comme ça Gabriel, tu ne pourras pas fuir éternellement.

Gabriel se retourna le visage et les cheveux complètement mouillés par la pluie.

- J'ai fait une promesse, de ne plus jamais me rapprocher d'un homme, de ne plus souffrir comme j'ai souffert l'autre fois.

Jordan reprend son souffle, mais était attentif. Il reprit alors.

— Je ne sais pas aimer, personne ne m'a appris. On m'a appris que si je devais être aimé, c'était sous condition de recevoir des coups, des injures et des insultes.

— Je t'apprendrai, je te donnerai tout, je serai entièrement à toi, répondit Jordan. 

— Je ne connais pas le véritable amour, j'ai été manipulé toute ma vie, je ne sais pas aimer, dit Gabriel. 

Après ses révélations, Jordan était sonné, il avançait doucement comme s'il marchait sur du coton. Tout son corps fonctionné au ralenti, et sa respiration ralentissait. Il leva la tête vers le ciel, la pluie tombant de plus en plus forte, il faisait sombre et tout sembler refléter la mélancolie qu'il pouvait ressentir. Son cœur était prêt à implorer.

Soupirant ne comprenant pas, il se laissa tomber à genoux devant lui.

- Sert toi de moi, manipule moi, fait ce que tu veux de moi parce que je ne peux plus me détacher de toi toutes mes pensées sont pour toi, rien que de m'imaginer sans toi, je ne peux pas. Dit il avec une voix tremblante.

Pour Jordan sans était trop, il ne pouvait pas se résigner à accepter, à le laisser partir. Toute son âme était en alerte, tout son être brûler d'amour pour Gabriel. Les larmes se mélange à la pluie qui roulait déjà sur son visage. Il détourna le regarde en fonçant les sourcils.

- Comment pu, tu te résignais à te sacrifier autant pour quelqu'un qui t'a fait autant souffrir. Rajouta t'il la voix basse et déchirer.

Gabriel le regarda sans pouvoir bouger, Jordan était devant lui, impuissant face à sa détresse. Il s'agenouilla devant lui pour être à sa hauteur et posa son front contre le sien.

- Jordan ne me laisse pas s'il te plaît.


DES SOURIRES DANS L'OMBRE. ATTAL X BARDELLA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant