DES SOURIRES DANS L'OMBRE. ATTAL X BARDELLA

5

Il y a quelques années plutôt, Gabriel venait de rencontrer un garçon. L'inconscience, de ce qu'était l'amour, d'aimer quelqu'un. Il rencontra son premier amour sur les bancs de l'université. C'était la première fois qu'il l'aimait aussi fort, c'était une rencontre de l'ordre de l'évidence. Dans son cœur, tout était multiplié, chaque sensation et chaque émotion. Il ressentait une véritable connexion avec lui, tout était très intense et passionnel. Il prenait le temps de valoriser Gabriel, de construire avec lui son estime de sois. Jusqu'à qu'il découvre son vrai visage, peu à peu, il avait changé, peu à peu les mots étaient plus violents, et les attaques récurrentes. La passion de l'amour se transforma en une arme pour atteindre Gabriel. Le brisant petit à petit, de plus en plus, jusqu'à qu'il soit plus capable de savoir qui il était réellement.

Les deux jeunes hommes étaient là sous la pluie, toujours l'un face à l'autre. L'atmosphère était lourde, l'obscurité de la nuit était de plus en plus présente. Jordan releva les yeux et posa ses mains de chaque côté du visage de Gabriel.

- Je suis là, et je ne vais à nulle part dit t'il.

Il se releva en aidant Gabriel à faire de même, le prenant par la main en rejoignant l'entrée du bâtiment de Jordan.

Étonnamment, Gabriel se laissa faire, tout son corps sembler être vidé, il savait qu'il allait devoir affronter sa plus dure vérité, mais surtout la dévoilée à Jordan. Et il savait combien ça allait le faire souffrir.

Une fois à l'intérieur, les deux jeunes hommes s'assoient sur le canapé.

- Gabriel... J'ai besoin de comprendre.

Gabriel prend une grande inspiration avant de répondre à Jordan. Il devait choisir les bons mots.

- Quand nous étions à l'université, j'ai rencontré un homme, mon premier amour.

Jordan le regardait et écoutait attentivement.

- Je lui ai tout donné, mais il est reparti avec mon âme me laissant à la dérive.

Jordan se reprocha doucement de lui et posa une main sur le genou de Gabriel. Il ne voulait pas l'interrompre, il lui envoya juste un regard lui faisant comprendre qu'il pouvait continuer.

- Il savait me parler avec les bons mots, et il m'a rendu accro à sa présence.

La respiration de Gabriel commençait à s'accentuer, prenant plus d'air à chaque inspiration.

- Jusqu'au jour où l'amour est devenue des coups physiques et verbaux, jusqu'à que je ne sache plus qui je suis.

Jordan fronçait les sourcils voyant la détresse de Gabriel en face lui. Il avala difficilement sa salive avant de parler faiblement.

- Dans notre université ? Bien que nous, nous ne côtoyons pas, je dois bien savoir qui est cet enfoiré.

La gorge de Gabriel se nouait, tout son corps lui picoter, sa poitrine était sur le point d'exploser. Mais c'était trop tard, il ne pouvait plus cacher ce secret qu'il l'avait longtemps consumé. Mais comment pouvait-il lui dire que son grand frère qui était à peine âgé de 1 an de plus qu'eux  l'avait complètement manipulé et détruit ?

Bien qu'ils étaient adversaire dans la vie, que tout ce qu'il vivait n'aurait pas dû arriver, il ne voulait pas voir Jordan souffrir.

- Oui, tu le connais répondit doucement Gabriel.

- Dit moi de qui il s'agit dit Jordan.

- Il s'appelait Na... Nathan souffla Gabriel les larmes eux yeux.

Il venait de se libérer d'un poids, d'un secret trop longtemps garder. Il tourna la tête en direction de Jordan bien trop préoccuper par la peur de lui faire du mal.

- Nathan ? Mais Nathan, comment ? Répondit Jordan complètement désorienté.

- Nathan Bardella répondit Gabriel la voix complètement étouffer par la culpabilité.

Jordan se levant d'un coup net du canapé, le sol se dérobait sous ses jambes. Tous les muscles de son corps se tendant à l'annonce de son nom de famille. Il entendait encore en boucle les mots de Gabriel qui était des coups de poignard en pleins cœur. Il comprit bien trop vite qu'il s'agissait de son grand frère.

" Mais comment je n'ai rien pu voir"

Laissant Gabriel, seul. Il se mit à marcher frénétiquement dans le salon. Un silence de plomb régné dans l'appartement, les poings serrer et les mâchoires prête à écraser ses propres dents. 

" Gabriel comment c'est possible, comment..."

Les mots manqués à Jordan qui revenait rapidement auprès de Gabriel. Assis à côté de lui, il prenait les mains de Gabriel qui se trouvait dans une réelle détresse.

- Jordan, je suis désolé, désolée vraiment.

- Stop, je ne veux plus jamais t'entendre t'excuser pour quelque chose qui n'est pas ta faute.

Il essuya les larmes qui lui coulaient le long de ses joues et reprit.

- Je n'ai rien vu, je n'ai jamais su qu'il t'avait fréquenté répliqua Jordan la voix brisée.

Un soulagement envahi Gabriel, bien qu'il allait devoir affronter les questions et l'incompréhension de Jordan. Il pouvait au moins souffler de ne plus être la personne bizarre depuis tant d'années.

- Jordan, ton frère à était celui qui mal fait vivre les plus belles émotions et les plus pires de ma vie. Il n'a jamais voulu assumer m'aimer, puisqu'il ne m'a jamais aimé, il me possédait seulement.

Jordan se rapprochait de Gabriel, ils étaient à quelques centimètres des lèvres l'un de l'autre. Leurs souffles pouvaient se mélanger à travers l'atmosphère pesant de la pièce.

- Gabriel, je m'en veux tellement qu'il l'est pu te faire souffrir d'une manière aussi horrible.

Gabriel, sentait son cœur s'accélérer, le contact se rapprochant de plus en plus de celui qui était son adversaire. Leurs lèvres pouvaient s'effleurer, l'odeur du parfum de Jordan remonter par ses narines lui procurant un frisson qu'il lui parcourut la peau.

En un seul instant, Gabriel passait sa main dans la nuque de Jordan le rapprochant de lui et lui chuchotant à l'oreille.

- Tu n'es pas lui, tu es Jordan est, c'est bien mieux.

Les bras de Jordan s'enroulaient autour du torse du jeune homme, le rapprochant encore un peu plus de lui. Leurs regards se croisaient, et comme une évidence leurs lèvres se touchaient. Ils échangeaient un baiser doux, les mains de Jordan faisant frissonner le corps de Gabriel, celui-ci Souria proche des lèvres Jordan.

Un instant suspendu, leurs cœurs battaient à l'unisson, de nouveaux horizons semblait s'ouvrir à eux.