Chapitre 21 : Sarinah

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Sarinah

Mon souffle semble se couper et ma gorge se nouer à cause de l'odeur âcre des flammes qui nous entourent telles des geysers ascendants. Les flammes ne se contentent pas seulement de brûler; elles rugissent, elles chantent une mélodie sinistre qui résonne dans mes oreilles. Je sens la chaleur me lacérer la peau, chaque seconde passée ici semble une éternité. Mon cœur bat à un rythme effréné, se synchronisant avec les pulsations du feu qui dévore tout sur son passage.

— Qu'allons-nous faire ? je demande, la voix tremblante, presque étouffée par la fumée qui envahit mes poumons.

— Alors, pour commencer, tu vas la fermer et après, on verra, rétorque froidement Goliath, son ton tranchant comme une lame.

Son mépris m'irrite, mais avant que je ne puisse répliquer, un bruit sourd retentit derrière la porte d'entrée de la salle de bal. C'est un son étrange, un mélange de fracas métallique et de craquement de bois, comme si quelque chose ou quelqu'un essayait de pénétrer violemment à l'intérieur.

— Qu'est-ce que c'est ? je m'écrie en me précipitant vers la porte, l'adrénaline donnant un sursaut d'énergie à mes membres affaiblis.

— Nous sommes enfermés, déclare Goliath, serrant les poings avec une rage contenue, ses yeux reflétant une détermination farouche.

— Comment peux-tu en être certain ?

— Vérifie par toi-même si tu ne désires pas me croire.

Je tâte la lourde porte de toutes mes forces, mais impossible de l'ouvrir. Quelque chose, ou quelqu'un, semble l'avoir bloquée de l'extérieur, comme si nous étions des prisonniers condamnés à une mort certaine. Mon cœur se serre à cette pensée. Quel genre de piège est-ce ? Pourquoi voudrait-on nous emprisonner ici, dans cette fournaise ?

— Il s'agit d'un complot ennemi, lance mon mari d'un ton grave, son regard devenu aussi froid que la glace malgré l'enfer qui nous entoure.

— Je n'avais absolument pas remarqué, j'ironise.

Un nouveau regard désapprobateur de sa part m'enjoint de garder le silence durant cette situation d'urgence. D'un côté, je suis terrifiée à l'idée de mourir étouffée par une chaleur épaisse, une peur primitive s'empare de moi, celle d'être consumée vivante par des flammes incontrôlables. Mais de l'autre, je me languis de l'idée de le voir crever, lui, cet homme que je ne peux m'empêcher de haïr autant que je le méprise. Mon esprit est un tourbillon de pensées contradictoires, tiraillé entre la peur et le désir de vengeance.

Autour de nous, les murs s'enflamment, et la structure semble prête à s'effondrer. Les poutres craquent, les pierres se fissurent, et la chaleur devient insupportable. Évidemment, comme tous les meubles ici sont en bois, tout va beaucoup trop rapidement. C'est un feu vorace, insatiable, qui dévore tout sur son passage avec une fureur indomptable. Les flammes lèchent les murs, grignotant les ornements dorés et réduisant en cendres les somptueuses tentures.

— Bon, on va tenter quelque chose, m'annonce Goliath en essuyant la sueur qui perle sur son front.

Ses yeux scrutent la pièce avec une intensité fébrile, à la recherche d'une solution, d'une sortie, d'un miracle peut-être.

Il scrute la pièce attentivement, chaque recoin, chaque objet, à la recherche d'une possible échappatoire. Mais les flammes se rapprochent inexorablement, dévorant tout sur leur passage. Le feu est comme une bête sauvage, affamée, qui ne cesse de se rapprocher de sa proie. Soudain, un craquement sinistre se fait entendre au-dessus de nos têtes. Mon cœur s'arrête un instant. Une poutre enflammée s'effondre à quelques mètres de nous, projetant des étincelles tout autour, et je sursaute instinctivement en arrière, mon corps réagissant avant même que mon esprit n'ait compris ce qui se passe.

De l'Aube au Crépuscule SIGNATURE CONTRAT REFUSÉE. RéécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant