Blessée dans sa chair, muette et traumatisée Sienna lutte chaque jour pour survivre à l'horreur. Elle quitte New-York et les Hell's Shadows pour tenter de se reconstruire loin de sa famille en compagnie de Liam Cassini.
Mais le club n'est jamais loi...
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Sienna
Je déglutis difficilement en regardant Liam dans les yeux. L'inquiétude et le doute au fond de ses prunelles couleur whisky me font frissonner. Mais s'il a besoin de moi, je veux être là pour lui. Je dois me montrer courageuse. Même si la boule au creux de mon estomac grossit tellement qu'elle menace de comprimer mes poumons.
— Dis-moi juste ce qu'il y a, on trouvera une solution quel que soit le problème, signé-je pas sereine du tout.
Liam ferme les yeux avant de souffler bruyamment.
— Tu sais que je t'aime, et j'espère que tu m'aimes assez pour me pardonner mes décisions parce que j'ai demandé à ta mère de venir.
Je me figes. La boule logé au creux de mes entrailles prend une telle ampleur qu'elle m'alourdit entièrement.
— Après ce qui s'est passé pendant les fêtes de l'an dernier, reprend-t-il mal à l'aise, j'ai pensé que ce serait une bonne idée. Je sais que tu voulais t'éloigner d'eux, mais Victoria m'a appelé tous les jours depuis qu'on est ici pour prendre de tes nouvelles. Elle s'inquiète comme n'importe quelle mère dont l'enfant meurtrie lutte loin d'elle. Je pense qu'à ce stade tu es assez forte pour lui faire face. J'ai bien compris que ton éloignement n'est pas seulement dû à ta colère, Freya. Tu as besoin d'elle, et elle a besoin d'être présente pour toi. Tout le monde a besoin de l'amour et du réconfort de sa mère après des moments difficiles.
Le cœur au bord des lèvres, je me dégage de son étreinte, et regarde ma mère, la grande Victoria Preston-Laine debout sous le porche. Elle presse les deux mains sur sa bouche pour contenir son émotion. Elle avance d'un pas vers moi, mais s'arrête en fermant les yeux comme si elle luttait pour éviter de faire un faux pas envers moi. Je me maudis pour l'avoir fait douter d'elle, et de sa place dans ma vie.
Liam pose un doux baiser sur mon front.
— Je vais rentrer les tartes. Je vous laisse, mais si tu as besoin de moi utilise le sifflet, ma puce.
A notre arrivée ici, il m'avait offert un sifflet qui émet un son strident, un moyen pour moi d'appeler à l'aide puisque je ne peux pas crier. Je ne le quitte jamais, il est toujours autour de mon cou accroché à une chaine en or qui descend bas entre mes seins.
Je ne parviens pas à détacher les yeux de ma mère. C'est l'ascenseur émotif en moi, je suis tellement heureuse de la voir et en même temps paralysée, incapable de faire le moindre mouvement vers elle. Liam interprète mal mon attitude. Il revient me prendre dans ses bras, et me caresse le dos en mouvement circulaire.
— Si tu ne veux vraiment pas de sa présence, je lui demanderai de partir, mais laisse-la au moins constaté par elle-même que tu vas mieux. Et je pense sincèrement que ça te ferait du bien de l'avoir près de toi, Freya, au moins une journée, chuchote-t-il à mon oreille.
