Chapitre 4

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Sienna

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Sienna


— Dillon !!! le tance maman le regard noir.

Je pose une main sur sa cuisse et la serre doucement pour l'apaiser. Je comprends que Wheeler veuille connaitre la vérité.  Même si je ne le souhaite pas particulièrement, ils ont le droit de savoir, je les prive de leur droit à s'occuper de moi depuis bien trop longtemps. Mais ils doivent absolument comprendre que la Sienna que j'étais est morte dans cette cave lugubre.

Je commence mon récit, les mains tremblantes, j'évite de rentrer dans les détails. Ils n'ont pas besoin de tout savoir, et encore moins de se sentir coupables. Maman parle pour moi, Wheeler ne connait pas la langue des signes.

C'est encore plus dur que je croyais. Maman pleure silencieusement et Wheeler a les yeux pleins de rage, ses poings sont serrés et sa respiration de plus en plus lourde. Aucun d'eux ne m'interrompt, et je leur en suis reconnaissante.

C'est très difficile de les voir réagir si violemment. C'est pour cette raison que je ne voulais pas qu'ils connaissent les détails.

— Liam nous a dit que tu ne parlais toujours pas, dit Wheeler la voix rauque de rage.

Depuis toujours il expose les faits et attend que les autres commentent ou pas. Aujourd'hui, mon parrain semble déterminé à comprendre chacune de mes cicatrices.

Je ferme les yeux, inspire et expire pour me défaire de la douleur qui brûle dans tout mon corps. Je ne sais pas si je dois l'aimer encore plus fort pour essayer de me comprendre, ou le détester de me pousser si loin, mais je ne peux pas les laisser imaginer des choses. Ce serait encore pire de laisser leurs esprits fomenter des scénarios glauques, même si la réalité dépasse de loin toute l'horreur qu'on peut imaginer.

— La vérité, ma chérie. Si tu peux nous raconter les choses, j'aimerais autant que tu ne nous caches rien, me demande maman les yeux doux.

Reed se régalait de mes cris, il me faisait des choses de plus en plus violentes pour les susciter. J'ai lutté, mais je ne pouvais rien faire contre lui, il était trop fort. Je crois que je me suis abimé les cordes vocales à force de hurler. Au bout de six jours, je ne pouvais plus faire le moindre son, j'avais trop mal. Ça l'a rendu fou, il ne supportait pas mon silence, mais quoiqu'il fasse je n'articulais que des cris silencieux. Je ne sais pas si ma gorge va mieux, mais je ne peux plus parler, signé-je avec difficulté complètement vidée.

Wheeler se lève et fait les cent pas devant nous en triturant ses cheveux. Maman me prend dans ses bras et me laisse pleurer en silence.  

— Ton mutisme est peut-être dû au traumatisme que tu as vécu, ou tu as de réelles séquelles, nous irons consulter un spécialiste quand tu te sentiras prête, ma chérie, dit maman en me caressant les cheveux, je sais que May est une thérapeute de renom, et je suis heureuse que tu aies accepté de travailler avec elle.

Hell's Shadows - SiennaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant