Hometown glory - Adèle
Point de vue de Jordan
Mon téléphone vibre dans ma poche ce qui me sort de mes pensées. C'est un message de Gabriel.
" Pardon pour ce soir.
J'ai bu et je n'avais pas le droit de dire ce que je vous ai dit. Vous avez raison je ne sais pas, mais j'aimerais beaucoup savoir, apprendre à vous connaître. Si vous ne me détestez pas encore, laissez moi vous prouver que je ne suis pas un connard égoïste. Retrouvez moi à 20h demain soir chez moi. J'espère vous voir là bas Mr Bardella, et encore désolé.
Gabriel."J'hésite un instant à répondre, laissant à Marine je temps de regarder.
-. Encore lui ? Qu'est-ce qu'il te veut encore ?
-. Rien, il voulait juste s'excuser, dis-je en éteignant mon téléphone, ce n'était pas le moment de me concentrer sur ça.
-. Tu sais que je m'inquiète pour toi Jordan... Tu te rappelles comment ça a fini la dernière fois ?
-. Je sais. Mais cette fois c'est différent. Il est différent.
-. Tu dis ça tout le temps, dit-elle en roulant des yeux. Je suis sûr que c'est encore un de ceux-
-. Mais cette fois c'est vrai, je la coupe, ma patience commençant à être titillé. Il est différent des autres, il s'intéresse à moi, il est littéralement venu chez moi pour voir comment j'allais !!
-. Il est venu chez toi ?!?
-. Oui pourquoi ?
-. Il commence à se faire tard, tu devrais rentrer et essayer de te reposer. Son ton est sec et distant, ce qui ne correspond pas à la personne aimante et gentille qu'elle est habituellement.
-. Qu'est-ce qu'il se passe ? C'est un problème qu'il soit venu chez moi ?
Elle ouvre la bouche pour dire quelque chose mais la ferme aussitôt que son téléphone sonne à son tour. Elle ne le regarde même pas, sachant sûrement un sens qui c'était en vue de son visage se contractant sous la deuxième vibration.
-. Non, évidemment que non, je veux juste que tu trouves la bonne personne Jordan. Sa voix s'adoucit sous ces mots, porteur d'espoir mais de méfiance. On devrait vraiment y aller, tu sais que je n'aime pas conduire la nuit.
-. Oui bien sûr, dis-je en entamant le chemin retour. Mais honnêtement je ne crois pas en sa réponse, elle me parait suspecte, protectrice de secret, ce qu'elle ne fait que très rarement avec moi, voir jamais...
Je tourne une dernière fois la tête dans l'espoir de voir quelque chose qui puisse me faire rester ici plus long mais rien.
Nous rentrons alors, le trajet paraît si long que même la pluie se déversant à nouveau ne me distrait pas. Mes pensées plongées dans cette soirée avec Gabriel, tellement légère, agréable, chaleureuse, où même la politique ne nous a pas séparée. Des soirées comme celle-là, je n'en avais pas vécu depuis elle.
Un sentiment de culpabilité m'envahit à cette pensée, comment ais-je osé, quoi ? M'amuser ? Alors qu'elle n'en n'est plus capable...
À chaque fois que je commence à revivre ce sentiment m'engloutit et me ramène à la triste réalité sans elle. Sans son rire qui pouvait te recharger même après les pires journées, sans sa lueur d'espoir qui n'avait jamais failli à son devoir de me protéger, sans sa joie de vivre qui illuminait mes moments sombres.