Prologue

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- ¡Marìa!

Je ne répondis pas, absorbée par la contemplation du coucher de soleil. Ma mère s'approcha, agacée.

- María de Luna, necesitamos hablar. La decisión ha sido tomada. Te mudas a Francia. No es posible ninguna discusión, ya está todo preparado y te vas mañana.

(Maria de Luna, nous devons parler. La décision a été prise. Tu déménages en France. Aucune discussion n'est possible, tout est déjà préparé et tu pars demain.)

- Ma... ¿Mañana ? Pero...

- No es posible ninguna discusión, répéta ma mère.

- ¿Pero por qué?

(Mais pourquoi ?)

Maman secoua à nouveau la tête, m'intimant de ne pas discuter.

- Vamos, ve a hacer tus asuntos. Todo lo que no lleves te lo enviaremos en camión.

(Allez, va faire tes affaires. Tout ce que tu ne prendras pas te sera envoyé par camion.)

Le regard baissé, j'acquiesçai. Je n'avais jamais désobéi à ma mère. Je n'en avais pas le droit. Je montai les escaliers pour arriver dans la chambre qui m'avait vue grandir. Un lit en fer, une commode en bois et un bureau pour meubles. Je m'assis sur ma couette bleue nuit, ne croyant pas vraiment à mon départ. Allais-je vraiment quitter mon village, ma maison, mes amis ? Heureusement, je parlais couramment français. Je promenai mon regard dans la pièce. Les posters défraîchis sur les murs, les maquettes accrochées au plafond, les photos suspendues au-dessus de mon bureau, les mangas empilés dans un coin, ma tenue de concert pliée sur la commode... Tout cela m'était tellement précieux. Je ne voulais pas partir en France.

Malgré mes réticences, je sortis ma valise et commençai à ranger mes affaires dedans. Où allais-je partir en France ? Est-ce que les français m'aimeront bien ?

Deux heures après m'avoir annoncé cette nouvelle, ma mère passa la tête entre la porte et le mur.

- ¿En marcha ?

(Ça avance ?)

- Sí. Incluso se acabó.

(Oui. C'est même fini.)

- Veni a comer entonces.

(Viens manger alors.)

Cette dernière soirée en Espagne passa à toute vitesse. Le dîner fut expédié en dix minutes et, une demi-heure plus tard, j'étais couchée. J'expédiai un texto à ma meilleure amie.

VOSOTRAS : Mis padres me envían a Francia... No sé si me darán tiempo para ir a verte... Lo siento mi luz, te amo

(Mes parents m'envoient en France... Je ne sais pas s'ils me laisseront le temps d'aller te voir... Je suis désolée ma lumière, je t'aime)

Je ne voulais pas dormir. Mais mon esprit ne me laissa pas le choix. Je m'endormis rapidement. Trop rapidement.

- ¡Marìa!

Je me réveillai en sursaut.

- ¡Vístete rápido, el coche llega en veinte minutos!

(Habille-toi vite, la voiture arrive dans vingt minutes !)

Je m'assis sur le matelas. Ne pouvant décemment pas abandonner ma couette ici, je l'avais fourrée dans ma valise la veille. J'enfilai rapidement un simple jean et un débardeur, puis descendis dans le salon. Je déjeunai en quelque minutes, puis un klaxon résonna.

Mes parents m'embrassèrent, puis me mirent dans la voiture. J'étais surprise. Pourquoi cela allait-il aussi vite ? Pas de recommandation, de longues embrassades ? Étaient-ils aussi pressés que ça de se débarrasser de moi ? Je ne comprenais pas. Ça allait beaucoup trop vite.

Je n'avais même pas eu le temps de passer voir ma Lucia...

Faites que tout se passe bien. 

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