Chapitre 2

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Constance sentait que quelque chose n'allait pas. Mireille était fatiguée, de plus en plus chaque jour. Tremblotante, usée par la vie. Elle avait perdu de la bonne humeur et de l'entrain qu'elle avait toujours eu depuis que Constance l'avait rencontrée.

Même si elle avait une idée de ce que Mireille allait lui annoncer, elle espérait se tromper sur ce sentiment de déjà vu. Sentiment très étrange d'ailleurs comme si la scène qu'elle vivait en ce moment s'était déjà déroulée.

( Elle assise dans le canapé de tissu vert dans le salon de Mireille, devant une tasse de thé ébréchée. Face à elle, Mireille, elle même devant une tasse de thé, tasse rose à pois vert (horrible), assise dans le fauteuil le moins confortable du salon).

Mireille la sorti de sa rêverie en apportant deux tasses de thé qu'elle posa devant Constance (une tasse à l'anglaise, un peu ancienne et ... ébréchée).

La jeune femme leva les yeux vers Mireille, elle tenait dans ses mains une tasse rose à pois vert. Elle s'assit dans un fauteuil qui avait traversé les âges.

- Rho, veux tu bien me donner le coussin à tes côtés s'il te plaît. L'assise de ce fauteuil n'est plus aussi confortable qu'avant.

(Ok alors là, ça fait carrément peur, pourvu qu'elle n'aille pas chercher une boîte de petit biscuit sec périmée).

- Tu veux peut être des petits gâteaux avec ton thé ?  Je vais chercher ça.

-Non, non, laisse ça ira.

Mais la vieille dame c'était déjà levée et revins de la cuisine avec un paquet de biscuits et une assiette. Constance se tordit le coup pour essayer d'apercevoir une date qui indiquerai que les gâteaux n'étaient pas périmés. Ce qui ferait mentir cette impression de déjà vu. Mais elle n'y parvint pas.

Une fois bien installé, un silence s'installa, Constance n'osait pas prendre la parole avant Mireille et Mireille n'avait pas l'air décidée à parler tout de suite.

Après un petit temps où on entendais que le bruit de la cuillère qui s'entrechoquait avec la tasse de thé. Mireille eu enfin le courage de parler.

(Pourvu que se ne soit pas le cancer, pourvu que se ne soit pas le cancer)

-J'ai un cancer... Mais je crois que tu le savais déjà.

Constance fut effectivement plus surprise par cette dernière révélation que par celle de la maladie.

- J'ai remarqué que tu avais des sortes de "déjà vu".

- Quoi... Comment ? 

- Quand tu te stop d'un coup et que tu sembles ailleurs, loin, et que tu dis "Déjà vu".

Mireille rit devant la mine déconfite de Constance. Un rire léger et joyeux.

-Je ne me rendais pas compte.

Constance baissa la tête presque honteuse.

- J'aurais aimé me tromper pour une fois.

-Qu'à tu vu  ?

- Exactement cette scène, la tasse ébréchée, la rose au pois vert et ... Les gâteaux périmés.

 Constance regretta aussitôt ces derniers mots, elle ne voulait vexer Mireille. Mais celle ci ne sembla pas blessée, mais plutôt inquiète d'avoir servi des gâteaux périmés à son invité. Elle tournait et retournait la boîte entre ses mains aux doigts déformés.

- Oh ba... mince alors je suis désolé. Je n'avais pas fais attention, ces gâteaux doivent dans mon placard depuis plus longtemps que je ne le pensais. Tu as un don... passionnant. Tu me diras si j'ai d'autres choses périmés dans mes placards ? 

Les deux femmes rigolèrent de bon cœur avant de reprendre leur sérieux face à la gravité de la discussion de départ.

- c'est un cancer de quoi ? 

- Généralisé. Tu sais je n'ai jamais aimé les médecin et j'ai ignoré tout les premiers signes. Maintenant ... C'est trop tard.

- Mireille, je suis tellement désolé.

- Ne le sois pas. J'ai bien vécu. mais maintenant je sens que je fatigue. Je vais devoir partir. Ma fille m'a proposé de venir habiter chez elle jusqu'à ce que ... Enfin tu vois...

- Eloïse ? Celle qui habite dans le Sud ?

-Oui, tu penses bien qu'il est hors de question qu'Hélène m'accueille. Elle a déjà une vie bien rempli pour prendre de mes nouvelles alors m'accueillir...

Constance se leva et s'assit dans le fauteuil proche de celui de Mireille, elle lui pris la main comme Mireille l'avait toujours fait pour elle.

- Tu seras biens dans le Sud.

- Promet moi une chose ma belle ? Sauve ton mariage, ce que vous avez vécu tout les deux et très dur mais ... il faut vous tenir la main et avancer... tout les deux !

Constance acquiesça, pas sûr de pouvoir tenir sa promesse mais se promettant de faire de son mieux.

-Quand pars tu ? 

- Eloïse et son mari viennent ce week-end, ils vont rester le temps de m'aider à tout emballer et à régler l'administratif. Je rend les clés de la boutique à la fin du mois, jusque là tu seras payée normalement , mais tu resteras chez toi. Ca te laissera le temps de te retourner pour trouver autre chose. Sauf si tu veux reprendre le bail de la boutique mais je dois te prévenir que les comptes ne sont pas florissant.

- Non de toute façon je n'aurais pas les moyens. On a eu beaucoup de frais entres les hôpitaux et les ... avocats.

- Je comprends, je te ferai une lettre de recommandation si cela peut t'aider.

- Merci. Que vas tu faire de tout ce stock ? Je peux toujours faire le rangement de la boutique.

- Oh ça ? Laisse c'est une société qui va s'en charger. Elle me reprend tout mon stock. Et comme je suis une faible femme j'ai négocié pour le rangement.

Elle laissa échapper un petit rire amusé. Constance la reconnaissais bien là. Jouer les faible femme pour négocier quelques prestations supplémentaires. Les deux femmes finirent leur thé et Constance entreprit de cuisiner pour Mireille et celle ci l'invita à rester manger avec elle.

Habituée aux plats préparés et aux conserves, elle fut contente de partager avec Constance un bon petit plat cuisiné avec les moyens du bords et des choses dénichées dans les placards.

Elle l'aida ensuite à faire un brin de ménage et quand elle eu fini de dépoussiérer et de laver, Constance retrouva Mireille assoupit dans le canapé. Elle la laissa dormir et lui écrivit un petit mot.

"Je suis rentrée, un petit plat t'attend dans le frigo. A demain"

Elle pris ensuite le chemin de son appartement. Chaque jour elle faisait le trajet à pied. Elle repensa à ce qu'elle avait promis à Mireille. Recoller les morceaux. Sur son chemin il y avait une épicerie. Elle s'y arrêta pour prendre se qu'il lui fallait pour préparer le plat préféré de Benjamin.

La maison aux volets bleusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant