XI | GABRIEL

1K 39 47
                                    


LE MASQUE SE FISSURE

25 JUIN 2024 | 22h10

Le débat venait de se finir. Gabriel avait les lèvres et les mains tremblantes. Il savait que cette faiblesse ne passerait pas inaperçue aux yeux des téléspectateurs. Chaque fois qu'il ouvrait la bouche, il avait l'impression d'être moqué par le public.

Il se sentait mal à l'aise et humilié. De plus, l'entêtement de Jordan l'exaspérait au plus haut point. Il tremblait de stress et de colère. Pourtant, il percevait le regard de Jordan fixé sur lui, mais uniquement lorsqu'il ne le regardait pas directement.

Malgré son stress, Gabriel parvint à réfuter quelques arguments de Jordan, qui tentait visiblement de le nuire. Lorsque le débat prit fin, Gabriel se précipita vers la sortie, sans même prendre le temps de serrer la main de ses adversaires ou des présentateurs.

Il courut jusqu'à sa voiture, conscient que Jordan le suivait probablement. Il cherchait à éviter une confrontation directe, sachant que s'il devait affronter Jordan en face à face, il risquait de craquer.

En montant dans sa voiture, il sentit une boule se former dans sa gorge et mordit sa lèvre pour réprimer ses larmes. Il se sentait débordé, probablement à cause du manque de sommeil qui commençait à se faire sentir. Les épreuves les plus petites le déstabilisaient désormais.

Des larmes parvinrent malgré tout à perler sur ses joues. Son téléphone vibra contre sa poitrine et il le prit en main. Jordan appelait. Il fixa l'écran sans répondre, les larmes continuant à couler. Finalement, il éteignit le téléphone.

Son cœur lui faisant mal.

Il posa sa tête contre le siège et regarda par la fenêtre. Son chauffeur, silencieux, se contentait de le conduire à Matignon, sain et sauf. Les lumières de la rue étaient floues à travers ses larmes.

Il sentit son téléphone vibrer à nouveau, mais il ne s'en préoccupait pas et se contenta de regarder la rue déserte.

La nuit était agréable. Il ouvrit légèrement la fenêtre pour laisser entrer l'air frais, qui vint caresser son visage et sécher ses larmes. Il esquissa un sourire triste. Après Stéphane, c'était le vent qui séchait ses larmes, et non Jordan.

Il entoura son corps de ses propres bras.

Le vent était agréable mais allait le rendre malade.
Comme Jordan.

Il chassa ces pensées et regarda son téléphone. Cinq appels manqués de Jordan et quatorze messages non lus :

« Gabriel ? »
« Tu es passé où ? »
« Pourquoi es-tu parti si brusquement ? »
« C'est quoi ces marques rouges sous tes yeux ? »
« Pourquoi tu réponds pas ? »
« Ça va ? »
« Je suis désolé... »
« Pourquoi voulais-tu me voir avant ? »
« Je n'étais vraiment pas disponible, désolé... »
« Qu'est-ce qui ne va pas ? »
« Réponds-moi... »
« Viens me voir. »
« Es-tu déjà rentré ? »
« Chéri ? »

Gabriel rougit malgré lui.

Il oubliait souvent que derrière l'apparence insouciante et tête en l'air de Jordan se cachait un manipulateur habile.

Son cœur battait la chamade. Il ferma les yeux et finit par s'endormir avant même d'arriver à destination.

DEUX ANS PLUS TÔT

AMOUR SOUS TENSION [BARDATTAL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant