AMOUR SOUS TENSION [BARDATTAL]

XXI | GABRIEL

꧁L'AMOUR S'EMBRASE꧂
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18 JUILLET 2024 | 20h12

         Les jours se sont écoulés à une vitesse folle. La situation politique du pays semblait s'apaiser, même si la victoire du Nouveau Front Populaire avait agité les rues de Paris. Des monuments historiques furent détruits et tagués de mots et symboles grossiers.

En voyant cela, Gabriel ressentit un pincement au cœur.

Les rues de Paris avaient été saccagées par des centaines de jeunes Parisiens. Les trottoirs ressemblaient à des dépotoirs et les policiers arpentaient les rues, armés.

Gabriel pensait que la victoire du Nouveau Front Populaire atténuerait certaines tensions, mais il se rendait compte que, peu importe le parti gagnant, le résultat serait le même. Pourtant, le président restait silencieux face à ces destructions, comme si elles n'avaient jamais existé.

Quant à Gabriel et Jordan, ils ne s'étaient pas revus depuis. Jordan était retourné en Seine-Saint-Denis pour voir sa famille, laissant Gabriel seul à son sort. Il devait l'avouer, Jordan lui manquait et il ignorait quand il reviendrait.

Concernant la reconstitution de l'Assemblée nationale, elle avait été annoncée quelques jours après les résultats, élisant soixante-et-onze députés, dont Gabriel. Il était devenu Premier ministre démissionnaire et conservait son poste en attendant la nomination d'un nouveau Premier ministre. Il savait que cela ne se ferait pas tout de suite, car les Jeux Olympiques allaient bientôt débuter et la situation politique du pays serait mise de côté pour le moment, le temps de gérer cet événement.

Gabriel fixa Yaël Braun-Pivet qui s'adressait aux nouveaux députés de l'Assemblée. Elle aussi devrait céder sa place par un vote à la fin du mois.

Gabriel soupira.

➢ Gabriel, ça va ? demanda Stéphane en se tournant vers lui.

➢ Ça va... juste fatigué, répondit Gabriel, laissant transparaître sa lassitude.

Stéphane lui sourit avec encouragement.

➢ C'est bientôt fini. Il ne reste plus que... deux heures.

➢ Tu es vraiment encourageant... rétorqua Gabriel en baillant, exprimant son ennui.

Gabriel ferma les yeux et baissa la tête.

Qu'est-ce qu'ils peuvent être bruyants... il est 20 heures, ils ne sont jamais fatigués ou quoi ? pensa-t-il en se rongeant les ongles.

Hier, il avait enfin pris rendez-vous chez le médecin. Il lui expliquerait ses crises d'angoisse fréquentes et son anxiété croissante. Rien qu'à cette pensée, il sentait déjà l'angoisse grandir en lui. Décidément, il ne pouvait jamais être tranquille.

De plus, ses anti-fatigues ne lui suffisaient plus. Même en les prenant en grande quantité, elles n'avaient plus d'effet. Il avait même l'impression d'être encore plus fatigué en les prenant. La seule chose qui arriverait à le calmer instantanément serait un câlin de Jordan. Son odeur, ses bras, ses baisers... Il en avait envie. Maintenant. Tout de suite.

➢ Gabriel, debout !

Ce dernier sursauta.

➢ Quoi...?

Il regarda autour de lui et vit que tous les députés commençaient à quitter l'amphithéâtre de l'Assemblée.

Stéphane lui secoua l'épaule.

➢ Il est 23 heures, tu t'es assoupi.

Gabriel se leva précipitamment.

➢ Merci, Stéphane... dit-il en se sentant honteux.