AMOUR SOUS TENSION [BARDATTAL]

XXXVI | JORDAN-GABRIEL

꧁UN AMOUR SOUS TENSION꧂
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18 AOÛT 2024 | 12h45

Le son de ses paroles résonna dans la salle comme un coup de tonnerre. Un silence pesant s'installa, figé dans le temps, comme si chaque seconde était suspendue dans l'air.

Puis, le chaos éclata.

Des cris de surprise, de choc, et de colère se mêlèrent en un tumulte assourdissant. Des mains se levèrent, des gens bondirent de leurs sièges, certains pour protester, d'autres pour tenter de comprendre ce qui venait de se produire.

Jordan, debout face à la foule, tentait de dissimuler les tremblements qui secouaient son corps. Il avait fait ce qu'il fallait, il en était convaincu, mais la peur du rejet, de l'isolement, l'envahissait peu à peu.

Son discours, diffusé sur toutes les chaînes de télévision, atteignait des millions de spectateurs à travers la France. Ils venaient d'assister à sa démission, à l'abandon de son parti, un parti qu'il avait autrefois servi avec fierté et dévouement. Aujourd'hui, il avait tourné le dos à tout ce en quoi il avait cru.

Bien qu'il essayât de se montrer impassible, Jordan sentait sa résolution vaciller. Le tumulte autour de lui était devenu insoutenable. Chaque cri, chaque visage déformé par la peine ou la rage le transperçait comme une lame. Il se sentait piégé, acculé, comme un animal traqué, cherchant désespérément une issue de secours.

Son seul désir était de fuir cette foule, d'échapper à ces regards accusateurs, à ces mains avides qui semblaient vouloir le retenir de force.

➢ Jordan, reviens ! On a besoin de toi ! Tu ne peux pas nous faire ça ! hurla un homme au premier rang, la voix brisée par le désespoir.

➢ Traître ! Comment oses-tu nous tourner le dos maintenant ? siffla un autre, les poings serrés de colère.

➢ Tu ne peux pas nous quitter ! s'écria une jeune femme, brandissant son téléphone comme pour immortaliser l'instant.

➢ Tu es notre leader !

➢ Tu devais sauver la France !

Les mots se mélangeaient dans l'esprit de Jordan, créant un tourbillon d'émotions qui menaçait de l'emporter. Il tentait de se raccrocher à sa décision, de se rappeler pourquoi il en était arrivé là, mais tout semblait s'effondrer autour de lui.

C'est alors que Marine se leva lentement, son regard fixé sur Jordan. Contre toute attente, elle commença à applaudir, ses mains frappant dans un rythme lent mais retentissant.

La salle, abasourdie, se tut. Le bruit des applaudissements résonnait, chaque claquement de main semblant écorcher l'air.

Jordan la fixait, déconcerté par cette réaction inattendue. Un sourire énigmatique se dessinait sur le visage de Marine, et Jordan sentit une angoisse sourde naître en lui. Il savait que ce qui allait suivre serait désastreux.

➢ Bravo, Jordan, lança-t-elle d'une voix douce, mais tranchante. Je dois avouer que je m'y attendais.

Elle se tourna légèrement vers l'assemblée, les membres du Rassemblement National, les électeurs, tous suspendus à ses lèvres.

Le cœur de Jordan battait à tout rompre. Il savait que Marine ne le laisserait pas partir aussi facilement. Un silence oppressant régnait dans la salle, chaque spectateur attendant avec appréhension ce qui allait se passer.

Marine avança lentement vers lui, ses talons claquant sur le sol comme un glas.

➢ Dis-nous, Jordan, reprit-elle avec un sourire narquois. Qu'est-ce qui t'a poussé à cette décision... si soudaine ?