La Princesse Maudite

2ème mouvement : Le passé de Norihime.

Il hocha la tête puis nos chemins finirent par se séparer. Et de nouveau, je me retrouvais seule, pour ne pas changer. Je m'étais habituée à la solitude depuis ces centaines d'années mais il est vrai que le fait d'avoir rencontrer le groupe de pourfendeur m'avait fais espérer durant un court instant que je ne me retrouverais plus jamais seule. Mais j'avais tort. Après tout, j'étais un démon et eux des humains. Je ne pouvais clairement pas rester avec eux au péril de les mettres en danger. Lâchant un grand soupir, je n'avais pas vraiment envie de rentrer dans mon cocon immédiatement. L'air frais de la nuit me rendit nostalgique et mes pas me guidèrent jusqu'à un petit parc non loin d'ici où se trouvait un pont au dessus d'une rivière. Posant mes bras sur le rebord en bois, je me mis curieusement à me laisser porter par le bruit de l'eau qui s'écoulait et à me laisser envahir par mes souvenirs. Cette époque où j'étais encore heureuse était désormais bien loin.

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__Papa, papa, tu veux bien venir m'aider dans mes devoirs? Je ne comprends pas certaines choses.

__Bien sûr, Norihime, je vais venir t'aider.

A cette époque, mon père et moi vivions tous les deux seuls. Ma mère était morte en me donnant naissance. J'avais un géniteur présent et aimant, comme tout bon père. Mais tout a commencé à changé lorsqu'il est tombé gravement malade. A cette époque, je n'avais que 8 ans et je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait. Je n'arrêtais pas de demander au médecin si mon père allait guérir, en vain. Un jour, alors que je revenais de l'école, j'avais pu le voir se tenir fièrement devant l'entrée de notre maison. J'avais compris qu'il été complètement rétabli. Telle la petite fille qui aimait son papa, j'avais été folle de joie. Malheureusement, je ne me doutais pas que c'était le début d'un long cauchemar sans fin. Au fil des années, il s'était montré beaucoup plus sévère à mon égard, m'interdisant d'aller à l'école, de me faire des amis ou de sortir sans qu'il ne m'accompagne. Le seul ami que j'avais réussi à me faire malgré toute ces contraintes, c'était Eiji. A mes 16 ans, je suis alors tombée sur une scène épouvantable où je voyais Muzan assassiner de sang froid plusieurs personnes, et de manière vraiment cruelle. Je compris alors qu'il n'avait plus rien du père aimant d'autrefois et qu'il n'était plus du tout humain. J'en avais parlé à Eiji et nous avions prévus de nous échapper loin d'ici, rien que tout les deux. Je ne me le cachais absolument pas, j'étais tombée amoureuse de lui et il me semble que c'était réciproque. Cependant, la nuit de notre départ, alors que je venais juste de franchir le seuil de la porte, et que nous commençions à nous éloigner de la demeure familiale, nous avions eu la malchance de tomber nez à nez avec mon géniteur.

__Tu va quelques part, Norihime?

A ce moment la, Eiji s'était mis entre moi et mon père afin de me servir de bouclier. Malheureusement, c'était un geste qui lui sera fatal.

__Monsieur Kibutsuji, je ne sais pas si vous êtes conscient de l'enfer dans lequel vous avez plongé votre fille mais il n'est pas question qu'elle reste une minute de plus avec vous.

__Qui t'a autorisé à m'adressez la parole, espèce de vermine?

Et, en un instant, Muzan avait tué cruellement mon ami en lui tranchant la tête. Le coup était si rapide que je n'avais rien vu venir. C'était lorsque la tête d'Eiji retomba par terre que je réalisa la situation dans laquelle je me trouvais et que je me mis à crier d'effroi à plein poumons. Terrifiée par cette scène, mes jambes me lachèrent et je finis à genoux par terre. J'avais du mal à reprendre ma respiration.
Il s'était mis à ma hauteur et avait pris mon visage dans sa main, dont les ongles étaient devenus violets et pointus.

__Tu t'es éprise de cet insecte, de ce que je vois. Tu n'a donc rien apris de ce que je t'ai enseigné durant ces dernières années, petite écervelée? Il est grand temps de changer tout ceci.