3ème mouvement : La Rencontre.

141 10 11
                                    





Trois jours. Cela faisait désormais trois putains de jours que je luttais sans cesse contre cette envie irrésistible de goûter à nouveau au sang humain. J'avais beau tenter de manger la viande que j'avais acheté, cela n'avait aucun effet. Au contraire, ça m'écoeurait plus qu'autre chose. Je n'avais pas encore trouvé de solution pour contrôler mes pulsions meutrières avant la rencontre avec Ubuyashiki et cela devenait vraiment urgent. Si j'allais devant lui devant cet état, je ne sais absolument pas ce qu'il adviendrait du Maître des pourfendeurs. Je devrais sans doute annuler le rendez-vous mais j'avais vraiment envie de savoir ce qu'il voulait. Mon petit nid douillet se retrouvait complètement sens dessus dessous tellement j'avais passé mes nerfs sur les pauvres meubles qui étaient désormais en lambeaux. J'avais l'impression de devenir complètement folle et de perdre les pédales. Je n'avais aucune solution à a portée. A chaque fois que je mettais quelque chose dans ma bouche pour éviter que je ne fasse quelque chose d'imprudent, je le détruisais avec mes canines pointues. Donc, cela ne servait strictement à rien. La seule solution serait les poches de sang en réserve à l'hôpital mais l'endroit était bien sécurisé et difficile de s'y introduire pour dérober queque chose. Il fallait que je fasse un plan et que je connaisse un minimum les lieux pour pouvoir faire ce que je voulais. Malheureusement, mon esprit n'était pas en état de réfléchir à quoi que ce soit puisqu'il était focalisé uniquement sur l'envie de planter mes crocs dans quelqu'un. Je devrais peut-être laisser cette envie prendre le dessus. Non, pas question. Je ne voulais pas laisser Muzan gagner. Si je devais lutter continuellement pour l'empêcher de remporter la victoire, que je cède à l'appel du sang et que je rejoigne sa cause, alors c'est ce que j'allais faire. Je n'avais peut-être personne sur qui compter, même pas un ami mais j'avais encore mes propres convictions. Sur cette simple pensée, mon envie de croquer quelqu'un s'atténua légèrement. La sensation de brûlure était toujours là mais moins douloureuse. Bon, peut-être que si je réussis à me concentrer sur le fait de vouloir à tout prix botter le cul à mon géniteur, j'arriverais à contrôler cette soif et à rencontrer Kagaya Ubuyashiki sans accrocs. Il me restait moins de 24h avant le rendez-vous. J'avais encore un peu de temps. Les prochaines heures, j'allais les passées dans la baignoire remplie d'eau froide, à me concentrer au maximum. Et, finalement, lorsqu'arriva le moment fatidique, j'étais toute trempée et mon esprit était un peu apaisé. J'avais toujours la gorge en feu mais c'était moins pire qu'au début. Je devrais pouvoir réussir à me contrôler. Je n'étais pas vraiment présentable étant donné que j'étais mouillée de la tête au pied mais c'était le cadet de mes soucis. Une fois que la lune fût presque à son point culminant, je sortis de mon cocon pour rejoindre le lieu de rendez-vous que ce piaf m'avait donné. Une fois sur place, je pouvais constater que j'étais en retard. Le corbeau était déjà la.

__Tu es en retard, croac.

__Ferme la, corbeaux de mes deux. J'ai eu certaines affaires à régler. Encore un mot, et je te transforme en poulet roti.

__Ne perdons pas plus de temps, Maître Ubuyashiki vous attends depuis un moment.

Et c'est ainsi que je me mis en marche en direction du Chef des poufendeurs, le corbeaux m'indiquant la direction. La route fût assez longue jusqu'à la destination. Après je ne sais combien de temps de marche, nous arrivions devant un grand domaine où les plantes qui l'entouraient avait un effet négatif contre les démons. En effet, plus j'avançais et plus je sentais que ça me brûlait.

__Hé, le piaf. Tu aurais pu me prévenir que j'allais finir grillée. Ces saletés de plantes ne cessent de me brûler, ça fais un mal de chien!

__J'avais interdiction de vous révéler quoi que ce soit sur ce lieu, croac.

Maudit oiseau. Comme si j'avais pas assez de soucis à me préoccuper. J'allais devoir endurer la douleur jusqu'à l'entrée du bâtiment. Une fois rendu, le corbeau m'ordonna de rester ici, signalant que le Maître n'allait pas tarder à arriver. En attendant, j'observa minutieusement les lieux. Au moins, il était bien caché. Muzan n'était pas prêt de le trouver si jamais il décidait de s'en prendre à lui. Regardant tout autour de moi pour voir si personne ne me regardait, je leva rapidement le bas de mon kimono pour observer mes jambes. Ces dernières étaient dans un sale état à cause des brûlures mais elles semblaient guérir assez rapidement. Tant mieux.

La Princesse MauditeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant