Les Murmures du Vent

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La nuit enveloppait le village d'Eldoria d'un silence apaisant, entrecoupé seulement par le doux murmure du vent dans les arbres. Elowen se tenait sur le balcon de sa chambre, le cœur lourd de pensées tourbillonnantes. À seulement dix-sept ans, elle portait déjà le poids d'un passé compliqué. Les étoiles brillaient au-dessus d'elle, mais aucune ne semblait être en mesure d'éclairer les ténèbres qui l'entouraient.

Elowen avait toujours été différente des autres enfants du village. Alors que ses camarades s'amusaient à explorer les champs et à rire ensemble, elle passait ses journées à errer dans la forêt, perdue dans ses propres pensées. Les murmures des arbres semblaient lui parler, lui confiant des secrets que personne d'autre ne pouvait entendre. Elle avait un lien particulier avec la nature, une connexion qui l'apaisait dans les moments de solitude.

Cependant, la solitude ne se révélait pas toujours être une amie. Les souvenirs de sa jeunesse la hantaient, chaque moment joyeux masquant une douleur sourde qui ne la quittait jamais. Son père, un homme au cœur froid et à la voix rugueuse, avait toujours été un tyran à la maison. Elle se souvenait des cris, des disputes, des nuits où elle se réfugiait sous sa couverture, espérant que la tempête passerait sans emporter son monde avec elle.

À l'école, Elowen avait appris à cacher sa douleur derrière un sourire timide. Ses camarades l'appelaient "la fille des bois", un surnom qu'elle n'aimait pas, mais qu'elle acceptait en silence. Elle avait peu d'amis, mais ceux qu'elle avait l'acceptaient telle qu'elle était, sans poser de questions. Elle se sentait souvent comme une étrangère, mais au fond, elle savait qu'elle avait un don : celui de voir la beauté dans la tristesse.

Ce soir-là, alors que le vent se levait, Elowen sentit une vague de nostalgie l'envahir. Elle ferma les yeux, laissant le souffle frais du vent caresser son visage. Chaque brise lui rappelait les échos d'un temps révolu, les souvenirs d'un bonheur fugace. Sa mère, douce et aimante, lui chantait des berceuses pour apaiser ses peurs. Mais ces jours-là semblaient si lointains, noyés sous le poids des responsabilités et des peurs.

Elle inspira profondément, puis se retourna vers sa chambre. Les murs, couverts de croquis et de dessins de paysages fantastiques, reflétaient son esprit créatif, un monde qu'elle avait construit pour échapper à la réalité. La peinture et le dessin étaient ses refuges, ses moyens d'exprimer ce qu'elle ne pouvait dire avec des mots.

« Un jour, je quitterai ce village », murmura-t-elle à elle-même. « Un jour, je découvrirai qui je suis vraiment. »

Les étoiles continuaient de briller, témoins silencieuses de ses rêves et de ses craintes. Cette nuit-là, quelque chose d'étrange se produisit. Un frisson parcourut son échine, comme si l'univers lui soufflait à l'oreille. Elle ressentait qu'un changement était imminent, un tournant dans sa vie qui pourrait soit la libérer, soit l'enfermer encore plus.

Le lendemain, Elowen se réveilla avec une étrange détermination. Elle se leva, prête à faire face au monde qui l'entourait, mais elle ne savait pas encore à quel point ce jour-là allait tout changer.

Elle se dirigea vers la forêt, son sanctuaire, là où les arbres murmuraient des histoires anciennes. C'est là, au cœur des ombres et des lumières, qu'elle ferait une rencontre qui modifierait à jamais le cours de son existence.

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