Chapitre 9

188 27 6
                                    

Il se réveilla dans un hôpital. Il ne savait pas trop d'où il tenait cette information, mais après réflexion il se dit que les hôpitaux moldus ne devaient pas être très différents de ceux du monde sorcier. Les couvertures étaient tout aussi rêches. Quelqu'un lui tenait la main.

"Huuhh." souffla-t-il, incapable de parler parce que ses lèvres faisaient à peu près six fois leur taille normale. Pas plus qu'il ne pouvait ouvrir les yeux. Cocard, sûrement.

"Calmez-vous, Monsieur Potter."

Rogue. Il serra la main de Rogue, même si ça lui faisait un mal de chien. Il devait avoir quelques doigts cassés aussi.

"Vous allez rester ici quelques jours. Votre état n'est pas aussi catastrophique que ce que votre visage laissait présager. Il n'y a aucun dommage permanent. D'après les médecins. Avez-vous mal ?"

Harry secoua la tête. Il devait être sous l'effet de drogues puissantes, parce qu'il lui semblait que la voix de Rogue avait fait trois fois le tour du globe avant d'arriver à ses oreilles.

"Dormez." ordonna Rogue. Et un pouce caressa sa paume jusqu'à ce qu'il s'endorme.

---

"Mr Smith, j'aimerais poser quelques questions à Monsieur Potter."

"Bon Dieu, vous êtes aveugle ? Regardez-le. Il n'est pas en état pour répondre à vos questions. Sortez."

"Il peut hocher de la tête. Oui ou non. J'ai deux gars avec une sérieuse commotion cérébrale, j'ai besoin de réponses."

"Vous allez me faire pleurer, Sheriff Carlson. Une commotion cérébrale ? Mon Dieu." répondit Rogue de son ton le plus dédaigneux.

"Écoutez, ce n'est pas parce que je prends mon petit-déjeuner tous les matins dans vot' resto que je vais pas faire mon boulot. Votre cuisine est bonne, mais pas à ce point. Vous êtes réveillé, Monsieur Potter ?"

Avec un effort démentiel, Harry s'ouvrit un œil à l'aide d'un doigt. Le Sheriff Carlson était un homme bien en chair, les cheveux courts et un énorme bide à bière, ce qui, de par l'expérience limitée de Harry en la matière, lui semblait inhérent à tout étasunien d'un certain âge. Le jeune homme laissa tomber sa main, sa paupière se referma.

"Sheriff Carlson. Hochez juste la tête, oui ou non. Compris ? Bien. Tom Parker et Johnny O'Sullivan sont dans une chambre adjacente avec chacun une sérieuse commotion cérébrale. Une patrouille vous a trouvé tous les trois étendus au milieu de la route. D'après les relevés sanguins que nous avons effectué sur les bottes M. Parker, il vous a battu violement avec. C'est cela ?"

Harry acquiesça.

"Vous savez pourquoi il s'en est pris à vous ?"

Harry ne répondit pas. Il n'y avait aucune manière d'hocher la tête pour dire 'C'est un putain d'homophobe psychopathe qui pensait qu'un pd de moins sur cette Terre serait un service rendu à la Nation'.

"Est-ce que M. O'Sullivan vous a frappé ?" Harry secoua la tête. "Est-ce que vous savez comment les deux ont été heurtés - assez violemment au point de déclancher une commotion -  sans qu'aucune marque ne soit visible sur leurs corps ?"

Harry secoua à nouveau sa tête et serra les paupières, parce qu'il venait de se rendre compte qu'au milieu de toute cette douleur, sa magie avait disparue. Complètement. C'était comme si son cœur s'était arrêté de battre, que ses poumons ne fonctionnaient plus. Quelque chose de si ancré en lui manquait à l'appel. S'il ne savait pas ce qu'il se passait, il aurait juré avoir été embrassé par un Détraqueur. C'était comme si son âme avait été aspirée hors de son corps.

Le Nazi des frites - SnarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant