Edmond était mort, et les raisons de son exécution restent un mystère pour moi, un mystère que je préfère ignorer. La colère et la douleur m'envahissent, et je me sens comme si une partie de moi était morte avec lui.
Je bouillonne de rage et me sens déconnectée de moi-même, comme si mon âme avait été arrachée. L'absence d'Edmond laisse un vide profond, et je ne sais plus comment faire face à cette perte écrasante.
Je cesse de manger, trouvant la nourriture indifférente et insipide. Au lieu de cela, je me réfugie dans l'alcool, cherchant à anesthésier ma douleur avec chaque gorgée. Mes journées passent dans un brouillard éthylique, et je me coupe du monde extérieur. Je ne parle plus à personne, me renfermant sur moi-même.
La vie semble n'avoir plus de sens, et je suis en train de me perdre dans une solitude noire et glaciale.
Ma sœur a pleuré, pleuré, et encore pleuré, son chagrin n'ayant de cesse de déborder. Elle se réfugie auprès de mon cousin Fernand, cherchant du réconfort dans ses bras.
Leur proximité, leur soutien mutuel, me dégoûte profondément. Leurs gestes et leurs échanges, que je perçois comme un écart de leur propre douleur, m'écoeure davantage, amplifiant le malaise et la colère que je ressens déjà.
Lorsque Mercedes accepte la demande en mariage de mon cousin Fernand, la scène me choque. Mon estomac se noue, et je sens une vague de nausée m'envahir.
Sans pouvoir me contenir, je cours aux toilettes et vomis, laissant sortir le dégoût et la révolte que je ressens face à cette scène que je ne peux supporter.
Je trouve quand à moi refuge chez Louis, le père d'Edmond. En entrant dans la maison, je suis accueillie par l'odeur familière du vieux fauteuil en cuir et des souvenirs. Louis se tourne vers moi dès qu'il entend la porte s'ouvrir.
« Bonjour, » dis-je d'une voix faible, essayant de masquer la profondeur de ma détresse.
Louis, les rides de son visage accentuées par la préoccupation, s'avance vers moi avec une sollicitude touchante. « Mon enfant, t'es là. Comment vas-tu aujourd'hui ? »
Je tente un sourire, mais il est triste et fatigué. « Comme hier et comme les jours précédents, » réponds-je, ma voix se brisant légèrement.
Louis remarque mon état et me propose avec une certaine hésitation : « Un verre d'eau, peut-être ? Ou plutôt un verre de rhum ? »
La perspective d'un verre de rhum semble offrir un répit temporaire à ma douleur persistante. « Va pour un verre de rhum, » dis-je, les yeux fixés sur le sol.
Louis se dirige vers le bar, préparant le verre avec une lenteur réfléchie, je m'assois dans un vieux fauteuil près de la fenêtre, observant les ombres qui dansent sur les murs, me perdant dans mes pensées.
Louis me regarde avec une inquiétude mêlée de curiosité. « Comment va ta sœur ? » me demande-t-il.
« Elle va se marier, » dis-je, la colère transparaissant dans ma voix.
« Se marier ? » répète-t-il, visiblement choqué.
« Oui, avec mon cousin, » dis-je en grimaçant.
« Eh bien, dit donc, on aura tout vu, » s'exclame-t-il, les yeux écarquillés par la surprise.
« C'est clair, » dis-je en soupirant, la nausée et le dégoût se mêlant à ma colère. « C'est écœurant. »
Louis remarque mon apparence et, avec une inquiétude sincère, me dit : « T'as encore maigri. »
À ces mots, je me mets soudainement à pleurer. Les larmes coulent sans fin, emportant avec elles les barrières que j'avais tenté de maintenir.
« Il me manque tellement, » dis-je entre deux sanglots, la douleur éclatant dans chaque mot.
Louis, voyant ma détresse, s'approche et me prend dans ses bras, offrant une étreinte réconfortante. « Et moi donc, » dit-il d'une voix douce. « Jamais, au grand jamais, mon cher garçon n'aurait voulu te voir dans un tel état. »
Je me blottis contre lui, cherchant du réconfort dans ses bras. « Je sais, mais c'est trop dur, » dis-je, la voix tremblante, laissant ma peine se déverser dans ses bras.
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C'EST TOI // LE CONTE DE MONTE CRISTO
RomanceL'homme que j'aime aller se marier avec ma sœur, et je ne pouvais rien faire d'autre que de regarder cet affreux spectacle en silence gardant ma souffrance pour moi. Mais ce mariage que je redoutais tant, tourna au fiasco. Cette nouvelle pourrait s...