STUCK

𝟎𝟒. 𝐓𝐀𝐓𝐈𝐀𝐍𝐀

𝒯𝐚𝐭𝐢𝐚𝐧𝐚 𝒦𝐨𝐬𝐭𝐚𝐝𝐢𝐧𝐨𝐯𝐚. ☽

𝖭𝖴𝖨𝖳 𝖣𝖤 𝖲𝖤𝖯𝖳𝖤𝖬𝖡𝖱𝖤  ,  𝖳𝖧𝖤 𝖠𝖫𝖫𝖤𝖸. ☆

𝟎𝟒.  𝒯𝖺𝗍𝗂𝖺𝗇𝖺.

• 𝐓𝐖 : agression sexuelle

❛  𝚂'𝚒𝚕 𝚖'𝚊𝚛𝚛𝚒𝚟𝚎 𝚚𝚞𝚎𝚕𝚚𝚞𝚎 𝚌𝚑𝚘𝚜𝚎, 𝚌'𝚎𝚜𝚝 𝚍𝚎 𝚝𝚊 𝚏𝚊𝚞𝚝𝚎.  ❜
𝗐𝖾𝗌𝗍  𝖼𝖺𝗆𝗉𝗎𝗌  ,  𝖼𝖺𝗅𝗂𝖿𝗈𝗋𝗇𝗂𝖺

L'odeur de la voiture de Nolan s'imprègne dans mes narines. Pas que ça sent mauvais, mais son regard insistant et ses manières étranges rendent ses affaires aussi écœurantes qu'il ne l'est déjà lui-même. Il démarre la voiture d'un coup sec et rapide, maniant le volant comme son bébé. 

Mon regard refuse de se figer sur sa personne, alors je détourne le regard d'une facilité vers la fenêtre, posant ma tête contre celle-ci. Toutes les choses qui ont été dites sur lui me rendent mal à l'aise. Et je n'arrive pas à supporter le fait d'être en sa compagnie.

S'il m'arrive quelque chose...

—  Tu vas bien ? me demande-t-il.

Ce sera de ta faute...

—  Oui, réponds-je sèchement.

Connard de Stewart.

—  Mh, grogne-t-il méfiant.

Je déteste ce son.

—  Tatiana, c'est ça ? insiste-t-il.

—  Oui, c'est ça, affirmé-je, agacée.

—  Pourquoi j'ai l'impression que t'es énervée contre moi ?

—  C'est pas contre toi, soufflé-je.

—  Ah oui ? Et c'est contre qui, alors ? me sourit-il.

—  J'estime que ça ne te regarde pas, sans être offensante.

—  Oh, c'est dommage d'agir comme ça, Tatia'... ce n'est pourtant pas la première fois que t'adaptes ce ton avec moi, hein ? Comme l'autre jour, chuchote-t-il.

Sa voix me provoque des frissons. Ses cheveux roux s'assombrissent sous l'ombre de la nuit, le clignotant n'éclairant que la route. Je ne sais pas si c'est les mots d'Asal qui résonnent toujours dans ma tête au sujet de Nolan, ou si c'est sa voix qui m'écœure plus que tout, l'intonation qu'il utilise, comme pour me faire culpabiliser.

Je lâche un soupir, fatiguée de cette journée mouvementée. J'ai presque l'impression que nous sommes un autre jour, mais non, on est encore le vingt-trois septembre deux mille quinze. Je repense encore à la lettre, et au message inconnu, je suis presque certaine que c'est une blague et que ça ne concerne en rien le tueur qui tourne encore.

En parler à la police... ils ne me prendront pas au sérieux, le moins que je puisse dire c'est que la justice ici n'est pas à son prime d'intelligence. Me prendre pour l'auteur du crime parce que je suis russe, c'est con, et je parie combien qu'ils l'ont remarqué après avoir inspecté ma carte d'identité.

Doucement, la voiture rive dans un chemin un peu plus illuminé, et je peux en déduire que nous arrivons en ville. 

—  Qu'est-ce que tu fais ? Le Crous c'est pas ici, lui rappelé-je.