𝓛𝓮 𝓳𝓮𝓾 𝓭𝓮𝓼 𝓭𝓲𝓮𝓾𝔁~𝓽𝓸𝓶𝓮 3

Chapitre 4

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Percy avait rejoint son bungalow, une légère appréhension nouant son estomac. Il espérait que sa chambre ne soit pas dans l'état déplorable que ses souvenirs laissaient entrevoir. Mais à peine avait-il franchi le seuil qu'il était tombé nez à nez avec Tyson. Cette rencontre fut une surprise inattendue. Son demi-frère cyclope avait passé l'année à s'entraîner auprès de leur père, Poséidon, et des autres cyclopes dans les meilleures forges sous-marines. Lors de leur dernier appel via la brume d'Iris, Tyson n'avait pas mentionné qu'ils se retrouveraient pendant les vacances.

Les retrouvailles avec son frère l'on plongé dans une joie immédiate, dissipant, ne serait-ce qu'un instant, le poids des soucis qui l'avaient accompagné depuis son retour à la colonie. Les problèmes personnels qui le tourmentaient, ainsi que ceux de Grover, semblaient s'évanouir dans la chaleur réconfortante de ce moment partagé. C'était comme recevoir une étreinte rassurante, diffusant une chaleur bienvenue qui chassait la froideur installée en lui depuis sa rencontre avec Hyra plus tôt dans la journée.

Les heures se sont écoulé comme des grains de sable emportés par le vent, imperceptibles. Les deux frères ont passé du temps ensemble, discutant tranquillement de leurs vies respectives, un contraste apaisant avec la matinée éprouvante qu'avait endurée Percy, entre ses inquiétudes et les pom-pom girls démoniaques qui l'avaient attaqué. Rire avec Tyson, échanger des histoires simples et légères, lui avait permis de relâcher cette tension permanente qui pesait sur lui depuis son arrivée.

Tyson, avait insisté pour emmener Percy à la forge où il aidait Beckendorf, du bungalow d'Héphaïstos. Depuis son arrivée à la colonie, Beckendorf avait pris Tyson sous son aile, lui enseignant l'art de la forge. C'était grâce à lui que Tyson s'était découvert une véritable passion pour cette activité. À la forge, Tyson a fait une démonstration impressionnante, forgeant une hache de guerre à double lame à une vitesse qui avait laissé Beckendorf admiratif. Le cyclope avait vraiment fait des progrès remarquables.

Tout en façonnant des armes magiques, Tyson racontait son année passée sous la mer. Son unique œil s'illuminait à chaque fois qu'il décrivait les splendides forges des cyclopes et la grandeur du palais de Poséidon, mais son ton s'est assombrit lorsqu'il a évoqua les troubles qui agitaient les profondeurs océaniques. Une tension palpable régnait dans les fonds marins. Les anciens dieux de la mer, ceux qui régnaient à l'époque des Titans, s'étaient réveillés et lançaient des menaces contre Poséidon, semant la discorde parmi les créatures des abysses.

Selon Tyson, plusieurs batailles faisaient rage dans l'Atlantique, des conflits inquiétants que son frère évoquait avec une pointe d'inquiétude. Percy aurait voulu faire plus, se rendre utile, peut-être même se joindre à la lutte pour aider son père. Pourtant, Tyson avait été clair : Poséidon souhaitait qu'ils restent tous les deux à la Colonie, en sécurité. Une demande qu'il ne pouvait pas ignorer, mais qui ne faisait qu'alimenter son sentiment d'impuissance.

La forge bourdonnait de vie. Les enfants d'Héphaïstos étaient presque tous présents, affairés à leurs tâches respectives. Le bruit du métal frappé résonnait dans l'air lourd, et l'odeur âcre du fer en fusion remplissait l'atmosphère. Percy observait la scène avec curiosité. Il n'était pas souvent venu dans cet endroit. La forge n'était pas son domaine naturel, contrairement à Tyson qui s'y sentait parfaitement à l'aise. Chaque fois qu'il s'était aventuré ici, c'était soit pour voir son demi-frère, soit en espérant apercevoir Hyra.

Depuis leur dernière dispute, Percy avait évité la forge, craignant qu'en franchissant cette porte, il ne soit accueilli par une arme lancée à travers la pièce. Il savait pertinemment où Hyra aimait s'installer lorsqu'elle passait du temps ici. Un petit siège lui avait été aménagé par les enfants d'Héphaïstos, qui appréciaient sa compagnie. Elle s'y posait souvent, un livre à la main ou en train d'aiguiser les lames que ses camarades forgerons fabriquaient. C'était un espace de répit pour elle, un lieu où elle pouvait oublier, ne serait-ce qu'un instant, la menace de Cronos et l'échéance fatidique qui la hantait.