𝓛𝓮 𝓳𝓮𝓾 𝓭𝓮𝓼 𝓭𝓲𝓮𝓾𝔁~𝓽𝓸𝓶𝓮 3

Chapitre 3

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La conversation que Percy avait tant attendu avec Hyra s'était avérée bien différente de ce qu'il avait espéré. Il avait nourri, au fond de lui, un mince espoir, une lueur fragile, qu'elle pourrait enfin lui pardonner. Mais cet espoir avait été brutalement anéanti. Hyra avait été on ne peut plus claire, elle ne voulait plus recevoir ses lettres, et pire encore, elle ne comptait toujours pas lui adresser la parole. Chaque mot avait frappé Percy de plein fouet, le laissant dévasté, ses rêves de réconciliation s'effondrant comme un château de sable balayé par les vagues.

Que devait-il faire pour obtenir son pardon ?

Son moral, déjà fragile, s'effondrait sous le poids de ses propres erreurs. Il ne pouvait pas se mentir, s'ils en étaient là, c'était entièrement de sa faute. Il était l'unique responsable de ce fossé qui s'était creusé entre eux, un fossé qu'il craignait désormais infranchissable. Lorsqu'il avait entendu la prophétie, la peur l'avait paralysé, et dans sa terreur, il avait agi de manière insensée, blessant celle qu'il aimait. Ses décisions hâtives, son manque de courage à affronter ses propres sentiments, l'avaient mené droit dans cette impasse.

Peut-être vivait-il dans l'illusion d'un espoir qui n'avait jamais existé. Était-ce sa plus grande erreur ? Croire qu'il pourrait réparer l'irréparable, que le temps guérirait toutes les blessures ?

L'absence d'Annabeth ne faisait qu'aggraver son désespoir. Elle était partie rejoindre Clarisse et Hyra pour une mission, formant un trio improbable. Percy ne pouvait s'empêcher de trouver étrange que la fille d'Athéna collabore si étroitement avec la fille d'Ares. Annabeth avait toujours eu du mal à s'entendre avec Clarisse. Leur passif, rempli de divergences, semblait inconciliable, alors les imaginer travailler ensemble lui paraissait irréaliste. Pourtant, elles le faisaient.

Quant à Hyra et Clarisse, leur relation était tout aussi tendue. Depuis que Hyra avait pris la tête du bungalow d'Arès, Clarisse semblait déterminée à l'ignorer, tout comme Hyra le faisait avec Percy. Mais Percy savait que si elles collaboraient aujourd'hui, Clarisse avait dû mettre sa rancune de côté, pour se concentrer sur quelque chose de plus grand. Peut-être cette guerre qui approchait les avait forcées à repenser leurs querelles futiles, à regarder au-delà des vieilles rancunes pour le bien de la communauté.

Pourtant, ce réalisme n'apportait aucun réconfort à Percy. L'idée que tout pourrait être perdu entre Hyra et lui, que même le temps ne suffirait peut-être pas à panser cette blessure, le hantait.

Seul et en proie à ses pensées, Percy avait décidé qu'une promenade dans la colonie ne pourrait que lui faire du bien, l'aider à se changer les idées. Le soleil baignait les champs d'entraînement d'une lumière douce, et la brise légère apportait un sentiment de calme. Pendant sa balade, il a salué quelques-uns de ses amis qui se détendaient ou se préparaient pour leurs activités quotidiennes, tous profitant de cette rare accalmie avant que les ténèbres de la guerre ne les rattrapent.

Cependant, malgré ses efforts pour s'évader, Percy avait, encore une fois, terminé sa marche devant l'arène. Il se sentait irrésistiblement attiré par cet endroit. Peut-être parce qu'il savait qu'on y menait les entraînements les plus intenses. Ou alors, parce que Hyra, elle aussi, passait énormément de temps ici. Même s'il était conscient qu'elle devait être occupée avec Annabeth et Clarisse en mission, il ne pouvait s'empêcher de nourrir l'espoir de la croiser. Une habitude qu'il n'arrivait pas à briser.

À son arrivée, Percy a été surpris de tomber sur un énorme chien des Enfers, une créature massive et sombre qui le fixait de ses yeux luisants. Par instinct, il a dégainé son épée, prêt à se défendre. "Kitty O'Leary," comme il l'apprendrait plus tard, ne cherchait pourtant qu'à jouer. Mais dans l'esprit de Percy, toujours aux aguets, ce genre de créature ne pouvait être qu'une menace, surtout à l'intérieur de la colonie.