GOODBYE ✶

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La réception se tint quelques semaines après l’annonce des fiançailles

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La réception se tint quelques semaines après l’annonce des fiançailles. Sa sœur, d'un stoïcisme impressionnant, conserva une expression impassible tout au long des préparatifs de ce mariage auquel elle n'avait guère consenti.

Lors de l'échange des vœux, elle fixa la porte d'entrée de l'église, un éclair d'espoir illuminant brièvement son regard. Isabelle reconnaissait cet éclat, car elle l'avait souvent vu chez elle-même, lorsque Edmond, distrait, ne voyait que sa fiancée.

Après le mariage, le couple demeura deux ans dans la maison familiale, jusqu'à la naissance de leur fils, Albert de Morcef. Isabelle, émerveillée par ce petit être innocent et fragile, l'emmenait souvent à l'église pour prier, sa sœur ne se sentant ni capable ni désireuse de s'occuper de l'enfant. Peut-être Albert lui rappelait-il l'enfant qu'elle n'avait jamais pu avoir avec Edmond ?

Deux ans plus tard, ils déménagèrent à la capitale, laissant Isabelle seule à Marseille.

Le jour du départ, une effervescence palpable régnait dans la maison. Les valises, soigneusement empilées dans les voitures, attendaient d'être emportées. Les serviteurs remerciaient leurs maîtres, tandis que l'on trinquait à l'honneur de Ferdinand et de sa charmante famille, reléguant Isabelle à l'ombre de cette fête. Albert, blotti dans ses bras, gigotait et émettait des bruits étranges, un son qui la touchait profondément. Une vague de tristesse l'envahit à l'idée de se séparer de lui ; elle n'aurait jamais pensé qu'elle ferait une aussi bonne tante.

Un sanglot la fit relever la tête. Elle aperçut sa tante embrassant son cousin avec une telle ferveur qu'on aurait pu croire qu'il allait mourir, plutôt que de simplement partir pour la capitale.

— Ta grand-mère est une petite sotte, dit-elle d’un ton enjoué à son neveu.

Albert se contenta d’émettre un nouveau bruit étrange.

Des pas s’approchèrent et un sourire illumina à nouveau son visage à l’arrivée de sa sœur. Au fil des années, elles s’étaient rapprochées, partageant des heures à discuter ou à observer le petit Albert en silence. Isabelle était presque reconnaissante pour ce mariage précipité.

Cependant, cette fois, sa sœur la regardait avec un mélange de colère et de haine.

Elle tendit les bras et récupéra son fils, se penchant pour murmurer :

— Tu n’es qu’une sale petite égoïste, Isabelle.

Isabelle ne comprit pas immédiatement ce qu'elle avait dit ni pourquoi ce changement radical chez sa sœur. Elle ne comprit rien lorsque sa sœur, Albert et Ferdinand quittèrent le domaine, ni quand son oncle et sa tante l'embrassèrent vivement avant de partir à leur tour.

Ce ne fut qu'en se préparant à dormir, assise devant sa coiffeuse, brossant ses cheveux tout en observant les flammes dans la cheminée, que la vérité lui apparut.

𝙇'𝙖𝙧𝙘𝙝é𝙩𝙮𝙥𝙚.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant