Chapitre 2.

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𝗟𝗲𝘀 𝗯𝗼𝗻𝗻𝗲𝘀 𝗺𝗮𝗻𝗶𝗲̀𝗿𝗲𝘀


  𝗦'il y'avait bien une chose qui révulsait Mathias Di Castelli au plus haut point, c'était bien de devoir s'efforcer à garder ce masque du fils modèle en permanence lors d'une cérémonie officielle impliquant des partenariats du groupe Di Castelli. Sauf que ce soir, l'objet de cette fastidieuse réunion n'avait rien à voir avec des signatures de quelconques contrats mais de l'introduction d'un nouveau membre au sein de la célèbre dynastie italienne.

Comme chaque invité présent, Mathias ne s'attendait pas à ce que la salle de cérémonie soit aussi bondée, et il fût bien dans le regret de constater qu'elle n'avait rien à envier aux récentes célébrations. D'ailleurs, malgré les nombreux visages —célèbres— qu'il pu remarquer, la plupart lui fût totalement inconnu.

Cela faisait bientôt quinze minutes depuis son arrivée mais l'homme d'affaires pouvait parfaitement décortiquer chaque scène qui se déroulait sous ses yeux, tapis dans un coin stratégique de la salle où les observait tous sans rater une miette.

Mais un détail l'intriguait. Dans toute cette masse, il attendait d'y voir son buté de père ainsi que son prétendu croqueur de diamants, sauf que ces derniers semblèrent manquer à l'appel or ils étaient principalement au cœur des réjouissances. Et ça l'étonnerait qu'ils se soient éclipsés dans une des chambres luxueuses de l'hôtel pour s'envoyer en l'air.

Le dominant eût envie de pouffer aux éclats.

Si on lui disait qu'Alessio Di Castelli, le grand étalon noir reviendrait au galop et serait encore à même chevaucher une jument au point de la fertiliser, il croirait aussi que sa paralysie aux jambes survenue cinq ans plus tôt n'avait été qu'une façade pour quémander l'attention de ses enfants quittant le cocon familial et s'éparpillant de part et d'autre dans le monde.

Et si c'était une foutue stratégie échafaudée par son père et ses frères pour l'obliger à passer un long séjour indésiré à la maison, alors ils le minoraient sans savoir que sa riposte serait tranchante.

Néanmoins, Mathias avait de fortes raisons de croire que tout était bien vrai concernant ces fiançailles, ce futur mariage, cet oméga qui deviendrait officiellement le propriétaire légal de toute la fortune des Di Castelli une fois qu'Alessio passerait l'arme à gauche. Rien qu'imaginer la dernière conséquence de l'égoïsme de ce vieil homme lui donnait envie de gerber.

Mais surtout, savoir qu'il n'y avait pas âme plus manipulable que l'homme âgé lui donnait raison de penser qu'il devait absolument intervenir, renverser la situation avant qu'elle ne soit définitivement irréversible.

Portant la flûte de champagne à ses lèvres sans quitter la grande masse du regard, le brun n'entendit pas venir son informateur sûr:

    — Je me disais bien que tu serais de la partie, débutait Alessandro Di Castelli avant de rajouter: déjà deux heures qu'on est là, et les invités se ramènent toujours.

    — Alec. L'appelait-il par son diminutif.

Le jeune brun tourna la tête en sa direction, souriant à belles dents:

    — Content de te revoir Mat.

  Un rictus déforma les lèvres de Mathias.

    — T'as pas un peu grandi depuis le temps ?

    — Un peu ? La dernière fois qu'on s'est vu ne date pas d'hier je te signale.

  Le plus vieux lui donna raison. Tout au long de sa tendre enfance, Alessandro Dante Di Castelli avait peut-être été catalogué comme étant atteint d'un trouble horonale de croissance, mais une fois l'adolescence arrivée, ce dernier avait surprit son entourage après avoir connu une métamorphose des plus insolites. Leur différence physique était clairement frappante. Rehaussé sur son mètre quatre-vingt dix-huit, carrure athlétique et ayant le visage qui allait avec pour faire fléchir plus d'un oméga dans les rues de Milan, le jeune alpha dominant n'avait clairement rien à envier à ses frères aînés, hormis leur maturité peut-être. Pour lui en effet, de tous les fils de la fratrie, Mathias était indéniablement celui dont Alessandro aimerait le plus ressembler, à cet alpha rebelle et pour qui le mariage n'avait rien d'une finalité car seul comptait le bien-être de soi, seul comptait la renommée et le travail, le pouvoir en somme. Il avait tout de l'adulte accompli qu'il voudrait devenir dans cinq ans. Raison pour laquelle leurs liens étaient étroitement fusionnels.

𝖫'𝖺𝗆𝖺𝗇𝗍 𝗂𝗇𝗍𝖾𝗋𝖽𝗂𝗍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant